Domaine mal connu

Publié le 1 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Puisque ce journal a osé se donner pour nom l’intelligent, ce qui n’a pas fini de faire réagir, osons une incursion dans le domaine mal connu de l’intelligence.
Depuis que le monde est monde, on s’interroge : qu’est-ce que l’intelligence ? Est-elle un don ? Ou bien est-elle acquise au fil des années à travers l’environnement familial, scolaire et professionnel ?
On a observé que les jumeaux ont, la plupart du temps, le même niveau d’intelligence et que les enfants adoptés ont plus l’intelligence de leurs parents biologiques que celle de leurs parents adoptifs. On en a conclu que des gènes sont responsables à 50 % ou un peu plus du niveau d’intelligence d’une personne.
Mais ces gènes hérités , les chercheurs ne sont pas encore parvenus à les identifier : ils n’ont trouvé ni dans les neurones d’Einstein, ni dans les processus de transmission entre ces neurones quoi que ce soit qui distingue l’homme de génie qu’était Einstein de vous ou moi.
Mais qu’est-ce que l’intelligence ? Ceux qui l’étudient parlent de capacité plus ou moins marquée d’apprendre plus ou moins vite, d’acuité de la mémoire, de facilité verbale, d’accès aisé au raisonnement abstrait. André Malraux a donné de l’intelligence une définition plus littéraire. Elle est, selon lui, la somme de trois éléments : le jugement, l’esprit hypothétique et la destruction de la comédie.

Le consensus actuel des chercheurs est :
qu’il existe des gènes de l’intelligence ; ils en ont cerné quatre ou cinq dont aucun n’est déterminant sans parvenir ni à les identifier ni à les isoler ;
que l’intelligence ne se réduit pas à celle dont on hérite, qui ne constitue, je l’ai dit plus haut, que 50 % environ de l’intelligence d’un humain.
Au total, l’intelligence procéderait d’une double interaction entre plusieurs gènes, d’une part, et, d’autre part, entre ces derniers et l’environnement dans lequel la personne a évolué.
Exemple : vous êtes né avec un cerveau mieux fait qu’un autre. Il en découle que vous aimerez plus que lui aller à l’école et serez plus enclin à fréquenter la bibliothèque.
Vos maîtres s’intéresseront plus à vous et vous prodigueront des encouragements. Cela vous rendra encore « plus intelligent » et accroîtra la différence entre vous et l’autre.
L’intelligence dite héritée n’est donc que le point de départ qui vous permet d’aller plus loin et plus vite que l’autre. Si la différence entre vous et lui était de 20 % à la naissance, elle sera de 60 % à l’âge adulte : un environnement favorable vous permet d’exploiter et d’optimiser un petit avantage de départ.

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De ce processus découlent des conséquences très importantes :
1. Une génération est plus intelligente que celle qui l’a précédée et davantage encore que les générations antérieures parce que le milieu scolaire et professionnel favorise le développement de l’intelligence.
2. Les pays où l’éducation est de bon niveau, prodiguée au plus grand nombre, et où l’information circule librement voient le QI (quotient intellectuel) de leur population gagner plusieurs points.
Conclusion : l’intelligence des hommes et des femmes s’améliore assez vite et assez sensiblement à mesure que, par l’éducation et l’épanouissement des arts, progresse le monde dans lequel ils vivent.

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