Dakar rend la politesse à Paris
Le 28 juin, le gouvernement sénégalais devait procéder à une première vague d’expulsion de ressortissants français en situation irrégulière, aux termes de l’accord signé le 18 juin à Paris entre le Premier ministre Idrissa Seck et le ministre français de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. Une seconde vague, dont la date n’est pas encore définitivement arrêtée, suivra. Au total, ce sont quelque quarante sans-papiers qui sont invités à quitter le territoire dans les prochaines semaines. Certains des expulsés devaient être regroupés le 26 juin, avant d’emprunter des vols commerciaux, accompagnés de policiers sénégalais et français.
Sur l’identité des intéressés, en revanche, on ignore tout ou presque. Tout au plus sait-on que « ce sont des Français qui sont en situation irrégulière et qui, circonstance aggravante, ont eu maille à partir avec la justice sénégalaise pour diverses raisons : proxénétisme, contrefaçon de sceaux de l’État, trafic de drogue, attentat à la pudeur, escroquerie… » Et que certains d’entre eux purgeaient une peine de prison au Sénégal. L’ambassade de France à Dakar, peu diserte, n’était pas plus informée. Plus de vingt-quatre heures après la mesure d’expulsion, elle ne savait toujours pas qui ni combien de ses compatriotes étaient concernés, encore moins le nombre d’entre eux vivant clandestinement au Sénégal.
« En 2001, dit-on à l’ambassade, nous avions 13 284 Français immatriculés et 10 000 non inscrits dans nos services consulaires, régulièrement établis au Sénégal. Mais il y a certainement des sans-papiers parmi ces derniers. Car un Français est en situation irrégulière si, trois mois après son arrivée sur le territoire sénégalais, il ne se présente pas aux autorités du pays. »
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