Trafic de livres marocains : des romans de Leïla Slimani à 10 ou 15 dirhams
L’activité des réseaux égyptiens de trafic de livres augmente. Des romans, comme ceux de l’auteure Leïla Slimani, sont parfois vendus à 10 dirhams, soit à peine un euro. Après un coup de filet des policiers marocains, l’éditeur Abdelkader Retnani tire la sonnette d’alarme.
Depuis janvier 2018, les policiers marocains remarquent une augmentation d’entrées de livres piratés depuis l’Égypte. Parmi les titres imprimés de manière pirate, on trouve notamment ceux de Leïla Slimani, auteure franco-marocaine dont le roman Chanson douce lui a valu le prix Goncourt en 2016.
Les policiers ont aussi mis la main sur des classiques en arabe, comme des romans d’Abdel Rahman Mounif, ainsi que des livres pratiques et scolaires, très prisés au Maroc, comme des dictionnaires Larousse.
Couverture, typographie… rien ne change
10 dirhams le livre
Couverture, typographie… Rien ne change : les livres sont imprimés à l’identique, même si la qualité est médiocre. Ils sont parfois vendus à 10 dirhams, soit à peine un euro. Quatre personnes dont un ressortissant égyptien ont été arrêtées et ont avoué avoir fait entrer dans le royaume des dizaines de containers de livres, soit des milliers de pièces. Le réseau aurait profité du Salon du livre de Casablanca (le Siel), pour faire entrer sa marchandise.
Certains éditeurs marocains seraient réellement en danger
L’éditeur marocain Abdelkader Retnani, patron des éditions La Croisée des chemins, dont certains livres ont aussi été copiés, a porté le sujet à la connaissance du ministre de la Culture Mohamed El Aaraj ainsi qu’à des confrères ouest-africains. Certains éditeurs marocains, comme le Centre culturel arabe, qui publie des ouvrages en arabe, seraient réellement en danger devant la progression du phénomène, dont Retnani situe l’apparition à 2015 environ.
Offensive du secteur
Retnani espère pouvoir combattre le piratage sur deux fronts. Depuis le Maroc, premièrement, avec l’aide notamment de la nouvelle Fédération des industries culturelles et créatives (FICC), appelée à voir le jour au sein de la CGEM, le principal syndicat patronal marocain. Retnani est vice-président du comité ad hoc, dirigé par Neïla Tazi. Les industries de la musique et du cinéma sont elles aussi victimes du piratage.
D’un autre côté, Retnani espère pouvoir coordonner son action avec des institutions étrangères. Sylvie Forbin, vice-directrice générale de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) à Genève, était en déplacement au Maroc et s’est entretenu avec le Marocain.
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