Burkina : au procès du putsch manqué de 2015, « Rambo » reconnaît les faits

L’adjudant-chef Moussa Nébié dit Rambo, le meneur du groupe ayant perpétré le coup d’État manqué de 2015 au Burkina Faso, a reconnu vendredi les faits d' »attentat à la sûreté de l’État ».

Des soldats burkinabè à Ouagadougou, le 22 septembre 2015. © Sia Kambou/AFP

Des soldats burkinabè à Ouagadougou, le 22 septembre 2015. © Sia Kambou/AFP

Publié le 7 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

« Dans l’après-midi du 16 septembre (2015), j’ai reçu un ordre de mon supérieur hiérarchique, l’adjudant-chef major Éloi Badiel me demandant de procéder à l’arrestation du président de la transition et de son premier ministre », a déclaré à la barre, l’adjudant chef Nébié.

« J’ai démarré un véhicule, embarqué des hommes et nous sommes rendus à la présidence où se tenait le conseil des ministres. Après, m’être renseigné sur la salle du conseil, un des hommes m’a ouvert la porte j’y ai pénétré et indiqué au président Kafando (Michel) qu’on était attaqué et qu’il fallait le mettre en lieu sûr », a-t-il poursuivi.

la suite après cette publicité

« Sans hésitation, le président m’a suivi et je l’ai emmené dans son véhicule avec son garde du corps qui l’ont conduit à la résidence et j’ai suivi à bord d’un autre véhicule », a détaillé le sous officier de 53 ans.

Diendéré mis en cause pour la première fois

« Après les arrestations, il a été demandé d’aller chercher le général Diendéré. Je me suis porté volontaire et, avec trois autres sous-officiers, nous nous sommes rendus au domicile du général (Diendéré) à qui nous avons porté l’information de l’arrestation des deux autorités. Celui-ci a demandé de le conduire au poste de commandement central du camp du RSP, ce que nous avons fait ».

Mardi, le général Gilbert Diendéré, l’un des cerveaux présumés du coup d’État manqué a été mis en cause pour la première fois depuis l’ouverture du procès par un co-accusé.

Le général Diendéré « a instruit (donné l’instruction) de faire le coup d’État », a déclaré à la barre l’adjudant Jean-Florent Ion, quatrième accusé à témoigner dans ce procès historique.

la suite après cette publicité

Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle (RAP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RAP était l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré, chassé en octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.

L’adjudant chef Nébié assume ce qu’il a fait, selon son avocat

Le général Diendéré avait expliqué lors de l’instruction avoir « dû assumer le putsch perpétré par un groupe d’éléments » de l’ex-RAP, selon le parquet militaire.

la suite après cette publicité

Il est le principal accusé du procès avec le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du régime Compaoré.

Le coup d’État manqué a fait 14 morts et 270 blessés.

Pour son avocat, Me Solange Zéba, l’adjudant chef Nébié « assume ce qu’il a fait, notamment l’acte qu’il a posé. Il reconnaît être celui qui a arrêté le président de la transition sans violence ».

Cependant, estime-t-elle, « le fait d’arrêter une autorité à lui seul ne constitue pas un coup d’État ».

L’audience a été suspendue et reprend samedi.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires