Ben Ali sur tous les fronts

Les événements importants vont se succéder au cours des prochains mois. Première échéance : le congrès du RCD, le parti du président, fin juillet.

Publié le 30 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

La saison estivale s’annonce caniculaire et les plages tunisiennes ne désemplissent pas, mais, pour le président Zine el-Abidine Ben Ali, l’été sera studieux, de nombreuses échéances importantes se profilant à l’horizon. La première sera le congrès du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir, à Tunis, du 28 au 31 juillet. Le chef de l’État profitera-t-il de l’occasion pour annoncer officiellement son intention de solliciter un nouveau mandat de cinq ans lors de l’élection présidentielle du mois d’octobre 2004 ? C’est la question que tout le monde se pose ici.
Ben Ali a déjà évoqué l’hypothèse à plusieurs reprises et les instances dirigeantes du RCD (dont il est le président) ont même engagé, l’an dernier, une campagne électorale précoce pour contrer les opposants qui, depuis l’étranger, contestaient la légitimité de son éventuelle candidature. La Constitution a en effet été amendée pour permettre au chef de l’État de briguer, s’il le souhaite, un quatrième mandat. Trop tôt lancée, cette campagne s’est vite essoufflée et a été interrompue au mois de mars. Depuis, ni les responsables politiques ni les médias n’évoquent plus le scrutin de 2004, ce qui contribue à créer une certaine confusion. « On ne peut raisonnablement engager une campagne deux ans avant terme », dit-on aujourd’hui pour justifier ce coup d’arrêt. Certains en viennent même à se demander si l’annonce d’une candidature de Ben Ali lors du congrès du RCD ne serait pas, elle aussi, prématurée. En tout cas, dans le discours qu’il a prononcé le 21 juin devant le comité central du parti réuni pour mettre au point les résolutions qui seront soumises au congrès, le chef de l’État n’en a pas fait mention. L’une de ces résolutions appelle pourtant à « investir » le président.
Deuxième échéance, pour Ben Ali : la préparation des grands rendez-vous diplomatiques du dernier trimestre de cette année. Tunis doit en effet accueillir, les 5 et 6 décembre, le sommet euro-maghrébin dit « 5+5 », qui regroupera les chefs d’État de cinq pays européens riverains de la Méditerranée (France, Italie, Espagne, Portugal et Malte) et les cinq pays maghrébins (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie). Ce sommet sera précédé, les 3 et 4 décembre, d’une visite officielle en Tunisie du président français Jacques Chirac. Et comme il est difficilement envisageable que les pays maghrébins participent au sommet 5+5 sans s’être au préalable concertés, Ben Ali a proposé qu’un sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA) se tienne avant le mois de décembre, probablement à Alger. Ce serait la première manifestation de ce genre depuis 1995.
Par ailleurs, le début du mois de janvier 2004 sera marqué par la mise en place de la Chambre des conseillers (Sénat). La nomination des membres de cette nouvelle Assemblée devrait occuper la classe politique pendant quelque temps. Il y aura ensuite, sur un tout autre terrain, la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations de football (24 janvier-14 février), puis le sommet des vingt et un pays membres de la Ligue des États arabes, au mois de mars, dans la capitale tunisienne en principe. On sera alors à sept mois des élections présidentielle et législatives. Le sprint final pourra commencer.

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