Soudan du Sud : accord pour que Riek Machar redevienne vice-président de Salva Kiir
Le gouvernement et les rebelles du Soudan du Sud, jeune pays enfoncé dans une guerre civile depuis 2013, ont accepté samedi en Ouganda un accord de partage du pouvoir qui doit voir le chef rebelle Riek Machar retrouver son poste de vice-président.
« L’accord prévoit qu’il y aura quatre vice-présidents : les deux qui sont déjà en poste, plus Riek Machar qui occupera le poste de premier vice-président », a annoncé le ministre soudanais des Affaires étrangères Ahmed Al-Dierdiry, à l’issue d’une réunion des médiateurs à Kampala.
Le quatrième poste pour une femme
« La quatrième vice-présidence sera attribuée à une femme issue de l’opposition », a-t-il ajouté, précisant que cet accord avait été « accepté par le gouvernement » de Salva Kiir, tandis que le mouvement d’opposition de Riek Machar en a accepté « le principe », avant de « l’étudier et de donner sa position finale » à l’issue d’une nouvelle séance de négociations, qui doit débuter dimanche à Khartoum.
Cet accord survient alors que les Nations unies avait donné aux parties en conflit, le président Salva Kiir et son grand rival et ancien vice-président Riek Machar, jusqu’à fin juin pour parvenir à « un accord politique viable » sous peine de sanctions. Il a été conclu samedi à l’issu d’une réunion organisée par le président ougandais Yoweri Museveni, en présence du président soudanais Omar el-Béchir.
Vendredi, gouvernement et rebelles du Soudan du Sud, le plus jeune Etat du monde, avaient convenu de retirer leurs forces des « zones urbaines », dans le cadre d’un accord portant sur la sécurité signé à Khartoum. Salva Kiir et Riek Machar ont convenu le 27 juin d’un cessez-le-feu « permanent », un accord qui relance les espoirs de paix dans ce pays ravagé par la guerre.
Effroyables atrocités
Mais plusieurs précédents accords de cessez-le-feu ont volé en éclats, comme en 2016, l’année où M. Machar a fui son pays. Il est depuis exilé en Afrique du Sud, mais continue à jouir d’une grande autorité sur son mouvement, le Mouvement populaire de libération du Soudan – en opposition (SPLM/A-IO).
Deux ans après avoir obtenu son indépendance du Soudan, à l’issue de plusieurs décennies de luttes, le Soudan du Sud s’est enfoncé dans une guerre civile en 2013 quand M. Kiir a accusé son ex vice-président, Riek Machar, de fomenter un coup d’Etat. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés. D’effroyables atrocités contre les civils ont été commises par les deux camps: massacres ethniques, enrôlement d’enfants soldats, viols de masse, meurtres, tortures…
Des centaines de milliers de personnes ont trouvé refuge au Soudan, selon l’ONU. Il avait été amorcé par des combats entre des unités rivales de l’armée, minée par des antagonismes politico-ethniques alimentés par la rivalité à la tête du régime entre MM. Kiir, un membre de l’ethnie dinka, et Machar, un Nuer. D’autres groupes ethniques ont ensuite rejoint l’un ou l’autre camp, souvent dans l’espoir de tirer profit de cette alliance dans des conflits locaux, notamment territoriaux. Le Soudan du Sud est devenu indépendant avec le soutien essentiel de Washington, qui reste son principal donateur, mais qui est de plus en plus mécontent de la gestion du gouvernement du président Salva Kiir.
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