Une nouvelle Algérie ?

Publié le 30 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Comparé au niveau actuel de développement du Maroc ou de la Tunisie, celui de l’Algérie est très en retard. Il faut dire qu’elle part de loin. De très loin, même. En termes d’infrastructures, il aura fallu attendre la fin des années 1990 et, surtout, le milieu des années 2000, pour assister à une vraie révolution et à un changement des mentalités. Soit plus de quarante ans après l’indépendance du pays. À l’origine de cette fièvre de construction, une volonté politique – celle du chef de l’État Abdelaziz Bouteflika -, conjuguée à des moyens financiers qui autorisent (presque) toutes les ambitions et permettent de gagner un temps considérable dans la mise en ÂÂÂuvre et la réalisation des chantiers. Routes, barrages, villes nouvelles, rail, métro et tramway, aéroports, usines de dessalement d’eau de merÂÂÂ La liste des grands travaux lancés quasi simultanément n’en finit plus. Les opérateurs du monde entier se bousculent à Alger : le marché est gigantesque, puisqu’il y a tant à faire. Le programme quinquennal (2004-2009) d’investissements lancé par l’État, d’un montant total de 155 milliards de dollars, consacre 40 % de cette somme aux seules infrastructures. Une manne à la mesure d’un défi colossal : rattraper quatre décennies de retard et ancrer l’Algérie dans le XXIe siècle.
Dans cette quête, le pays a pu profiter – comme tous les retardataires, me direz-vous – de l’expérience de nations qui ont compris, bien avant elle, cette nécessité. Ainsi de l’Asie dans sa globalité, du Moyen-Orient, mais aussi de l’Égypte ou de la Turquie, pour ne citer qu’eux. Il est toujours plus aisé d’emprunter des chemins déjà défrichés.
Pour ceux qui ont connu l’Algérie de la fin des années 1990, le changement est radical et sa perception immédiate. Dès que l’on pose un pied sur le sol algérien, en fait. L’ancien aéroport d’Alger, vétuste, peu accueillant et pas du tout fonctionnel, a laissé place à un petit bijou de modernité, réplique des aéroports européens de taille moyenne. Cela change radicalement l’image d’un pays que l’on s’apprête à découvrir.
Le pari est encore loin d’être gagné tant il reste à faire. Et, surtout, il faudra que tous les Algériens puissent profiter de ce pays « new-look » qui s’annonce. C’est un autre défi. Mais c’est le plus important.

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