Une autre génération de complexes industriels

Alors que la ville nouvelle tarde à sortir de terre, le pôle pharmaceutique de Sidi Abdallah prend forme. Première à entrer en activité, la très high-tech usine d’El-Kendi.

Publié le 30 juin 2008 Lecture : 3 minutes.

Au sommet d’une colline de Sidi Abdallah, un grand cube design et flambant neuf est posé au milieu de nulle part, comme tombé du ciel. C’est l’usine de médicaments génériques du laboratoire El-Kendi, du nom du philosophe et mathématicien arabe du Moyen Âge. Tout autour, des chantiers sont engagés : Pfizer, Netpharma, SigmaÂÂÂ Dix multinationales doivent venir s’implanter sur le pôle pharmaceutique de Sidi Abdallah.
Propriété du groupe saoudien Tabuk, El-Kendi Pharmaceuticals Manufacturing, inauguré le 3 avril 2008 en présence de l’ancien ministre de la Santé, Ammar Tou, a été financé par des capitaux jordano-saoudiens. Coût total (construction, finitions et équipements de haute technologie compris) : 30 millions de dollars. Son ambition est de couvrir les besoins du marché algérien, mais aussi d’exporter vers l’Europe et les États-Unis. Le laboratoire a d’ailleurs obtenu l’agrément de l’Agence américaine du médicament (FDA). Objectif annuel de production : 11 ou 12 médicaments différents, déclinés en 30 millions d’unités dans un premier temps, avant de passer à 150 millions d’unités. Le retour sur investissement est plus que prometteur.
« L’Algérie est le deuxième marché pharmaceutique du monde arabe, après l’Arabie saoudite et devant l’Égypte, et elle sera numéro un en 2012, explique le directeur général de l’usine, le Dr Issem Farouk. Avec 8 000 m2, nous sommes la plus grosse usine d’Algérie sur site unique. » Sans compter que le terrain mitoyen est déjà réservé pour l’extension prochaine.
Ici, tout est high-tech et d’une propreté clinique. Derrière la cristalline façade de verre, l’entrée est spacieuse. Dans les couloirs et sur les escaliers, des femmes de ménage s’activent, armées de balais et de serpillières. Sur le toit, une cafétéria pour les quelque 150 employés. L’usine se divise en plusieurs quartiers – bureaux, production, entrepôts. Dès que l’on franchit le seuil des zones de production et de stockage, les procédures de sécurité sont strictes : protections pour couvrir chaussures, cheveux et barbe éventuelle. La moindre contamination est exclue. Des portes fermées s’alignent le long de couloirs aseptisés. Une paroi vitrée permet de jeter un ÂÂÂil à l’intérieur de chaque pièce. Salle blanche, autoclave pour la décontamination, appareils ultramodernes, la visite organisée pour Jeune Afrique par le Dr Farouk est une démonstration des toutes dernières technologies de la production pharmaceutique. L’usine s’est même dotée d’un département R&D (recherche et développement), qui sera opérationnel dès le mois d’août.
Les deux zones de production sont bien délimitées (l’une dévolue aux solides, l’autre aux liquides), où le suivi informatique assure la traçabilité de la chaîne de production entièrement automatisée des comprimés, sirops, injectables et autres pommades, tandis qu’un contrôle qualité valide chaque étape. Pour le stockage, les rayonnages métalliques s’empilent dans deux zones bien distinctes disposant chacune de plus de 15 mètres de hauteur sous plafond : la première pour entreposer les matières premières (importées d’une dizaine de pays), l’autre dédiée aux blisters et emballages pour le conditionnement.
En attente depuis avril de l’agrément du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP), El-Kendi vient d’obtenir, mi-juin, le précieux blanc-seing et va enfin pouvoir commercialiser sa production. Prochaine étape : fournir des produits d’oncologie en 2009 et des vaccins dès 2010. Pour ce faire, un investissement supplémentaire de 50 millions de dollars est prévu d’ici à 2011.

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