Étoiles en exil

Publié le 30 juin 2008 Lecture : 1 minute.

Peut-on être riche, célèbre et continuer de vivre en France ? La réponse est évidemment oui, mais il n’empêche : quelque six cents artistes, sportifs de haut niveau ou simples privilégiés de la fortune prennent chaque année le chemin de l’exil – fiscal en l’occurrence. On estime que, depuis vingt-cinq ans, 250 milliards d’euros ont ainsi quitté le territoire. Ce qui soulève la question du bien-fondé de l’impôt sur la fortune (ISF). Le 23 juin, la polémique a rebondi quand le chef Alain Ducasse (51 ans), éminente figure de la grande cuisine française, a pris la nationalité monégasque.
Ducasse est propriétaire d’un groupe de restauration employant plus de 1 900 personnes, sur quatre continents. Ses divers établissements totalisent quatorze étoiles au Guide Michelin. Il a fait savoir que son choix de Monaco était celui « du cÂur », puisque, après tout, il est installé dans la principauté – où il dirige depuis 1986 le Louis XV, un trois-étoiles où sont formés la plupart de ses chefs – depuis plus longtemps qu’à Paris (1998).
Un an après la tentative malheureuse du chanteur Johnny Hallyday d’obtenir la nationalité belge, l’affaire Ducasse donne du grain à moudre aux partisans d’une révision, voire d’une suppression, de l’ISF. Pourtant adouci par Nicolas Sarkozy par le biais du fameux « bouclier fiscal », qui limite les prélèvements à 50 % des revenus imposables, celui-ci s’étend peu à peu à de nouvelles catégories sociales en raison de la flambée des prix de l’immobilier. Reste que le gouvernement, qui vient tout juste de lancer une campagne de spots télévisés pour expliquer aux Français sa politique concernant le pouvoir d’achat, y regardera sans doute à deux fois avant de voler une nouvelle fois au secours des plus riches.

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