Zimbabwe : Tito Watts, passeur pour le paradis ?
Fin juin, plusieurs médias faisaient état de l’interpellation d’un pasteur, au Zimbabwe, un « homme de Dieu » qui aurait demandé de l’argent à ses fidèles, en échange de tickets leur « garantissant » l’ouverture des portes du paradis. Mais la prétendue information n’était qu’une fake news réchauffée.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 9 juillet 2018 Lecture : 1 minute.
Depuis quelque temps, dans le sillage de l’hebdomadaire Paris Match, la presse bruissait d’informations sur Tito Watts, un pasteur qui aurait fourni, au Zimbabwe, des titres de transport pour la vie éternelle. Épaulé par son épouse Amanda, l’homme aurait remis à nombre de ses paroissiens des tickets pour le paradis, contre quelques dizaines de dollars.
Le 28 juin dernier, le couple aurait fait l’objet d’une arrestation pour « crime financier » avec, à la clef, une saisie de 10 000 dollars, de cinq pipes à crack et d’un bébé alligator. Devant les forces de l’ordre, Tito Watts aurait soutenu que les laissez-passer vendus à des centaines de fidèles auraient valu leur pesant de dollars, puisqu’ils étaient – prétendument – « en or pur ». Par ailleurs, l’escroc présumé aurait maintenu aux services de police que ses « visas » étaient fiables, ceux-ci étant garantis par une communication directe avec Jésus-Christ.
Peut-on appeler Dieu au téléphone ?
Quelques jours plus tard, il s’avère que cette mésaventure supposée ne serait qu’une fake news. Pire : le « remix » d’une ancienne fausse nouvelle avec actualisation des éléments illustratifs. Si le piège de l’intox a pu ainsi se refermer sur certains lectorats, c’est qu’il fait écho à certaines anecdotes, comme un petit film viral largement consulté sur les sites de partages de vidéos, ces derniers mois. On y voit Paul Sanyangore, responsable de la « Victory World International Ministries Church », prétendre joindre le Tout-puissant au téléphone, en plein culte.
À défaut de promesse de vie éternelle, certains praticiens mystiques davantage ancrés dans les traditions africaines certifient la prolongation de l’existence terrestre, parfois au péril de leur propre souffle vital. Il y a quelques jours, dans l’État nigérian d’Imo, un charlatan était tué, par son client, en proposant un test du gris-gris anti-balles qu’il était en train de lui vendre. Que ceux qui croient à la vie après la mort continuent de faire prioritairement de bonnes actions. C’est encore la meilleure manière de ne pas inspirer d’envies de meurtre et de prendre sa place dans la file d’attente d’un hypothétique paradis…
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