Qui veut de Bacar ?

L’ancien président de l’île autonome d’Anjouan ne sera pas extradé par la France vers Moroni. Reste à lui trouver un pays d’accueil.

Publié le 30 juin 2008 Lecture : 1 minute.

Malgré la requête des autorités, qui réclamaient de pouvoir juger l’ancien président de l’île autonome d’Anjouan, Mohamed Bacar ne sera pas extradé vers les Comores. Ainsi en a décidé, le 24 juin, la cour d’appel de Saint-Denis de la Réunion. À la vérité, l’avis négatif rendu par la justice française n’a surpris personne. Chassé du pouvoir par une intervention conjointe de l’Union africaine et de l’armée comorienne, le 25 mars dernier, Bacar était poursuivi pour « atteinte à l’autorité de l’État, complicité d’homicide volontaire, coups et blessures, viols et détournement de fonds », et encourait théoriquement la peine de mort. Même si la dernière exécution à Moroni, la seule de la décennie passée, remonte à 1997, la justice française rechigne traditionnellement à expulser en direction des pays n’ayant pas aboli la peine capitale. Et la légèreté apparente du dossier d’accusation présenté par les Comores par l’entremise de leur avocat Jacques Vergès n’a pas favorisé la démarche de Moroni.
Bacar, dont la demande d’asile politique a été rejetée début juin par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), ne pourra cependant pas rester sur le territoire français. Paris lui cherche donc un pays d’accueil. Les pistes malgache et sud-africaine, un temps envisagées, semblent abandonnées. « Plusieurs hypothèses sont toujours à l’étude, mais rien n’est encore décidé », expliquait-on au Quai d’Orsay, où l’on reconnaît que des contacts « avancés » ont été pris avec le Bénin. Le président Boni Yayi, sollicité par l’ambassadeur de France Hervé Besancenot, aurait pratiquement donné son feu vert à l’opération, pour « rendre service à la France ». Seuls les détails resteraient à finaliser. Bacar pourrait, dit-on, être hébergé dans une des villas ayant servi aux hôtes de marque du récent sommet de la Communauté économique des États sahélo-sahariens (Cen-Sad). À suivre.

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