Le FMI débloque 77,8 millions de dollars pour le Cameroun
Situation sécuritaire, organisation des élections et de la CAN 2019 : le Cameroun ne manquera pas, dans les prochains mois, de postes budgétaires « exceptionnels ». Pour y faire face, le FMI appelle à une vigilance accrue sur les dépenses et la poursuite des réformes, notamment en matière de transparence et de fiscalité.
Le conseil d’administration du FMI a approuvé, le 6 juillet, le décaissement de 77,8 millions de dollars (66,6 millions d’euros) pour le Cameroun.
Il s’agit du deuxième décaissement validé par l’organisation financière internationale dans le cadre du prêt de 666,2 millions de dollars que le pays avait obtenu au titre de la « Facilité élargie de crédit » le 26 juin 2017 – 171,3 millions de dollars avaient été immédiatement décaissés.
Si Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI, souligne la mise en œuvre de réformes structurelles « globalement satisfaisantes » (climat des affaires, fiscalité…), tant au niveau national qu’à l’échelle régionale, et une forte collecte de revenus non pétroliers, les administrateurs déplorent un « dérapage » des dépenses publiques sur la fin de l’année 2017.
La CAN, un moteur de croissance
Ils appellent donc à la vigilance pour l’année 2018, notamment en raison de la pression sur les dépenses que vont représenter l’organisation des élections (après les sénatoriales de mars dernier, les élections législatives et municipales initialement prévues pour la fin de l’années 2018 ont été repoussées d’un an, mais l’élection présidentielle devrait bien avoir lieu en 2018) et de la CAN 2019, ainsi que la situation sécuritaire. Compte tenu de ce contexte, l’institution financière préconise d’économiser tout revenu pétrolier supplémentaire que le pays pourrait enregistrer.
Fidèle à son habitude, le FMI s’inquiète du risque d’explosion de la dette et recommande de « limiter les nouveaux emprunts tout en orientant leur composition vers des prêts concessionnels ».
Si la CAN constitue à court terme un poste budgétaire important, le FMI la considère aussi comme un moteur de croissance important de par les activités de construction qu’elle génère. Ce facteur, ainsi que le début de la production nationale de gaz et l’amélioration de l’approvisionnement énergétique, permettrait de retrouver un taux de croissance de 4 % – il était tombé à 3,2 % en 2017, suite à la baisse de la production pétrolière du pays.
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