José Maria Neves : « Nous voulons faire du Cap-Vert un prestataire de qualité dans les services « 

Invité à Marrakech dans le cadre de la 9e édition du Forum africain pour le développement afin d’expliquer les raisons du succès socio-économique de son pays, le Premier ministre cap-verdien José Maria Neves a répondu aux questions de « Jeune Afrique ».

Né en mars 1960, le premier ministre cap-verdien José Maria Neves est diplômé en administration des entreprises de la Fundação Getúlio Vargas, au Brésil. DR

Né en mars 1960, le premier ministre cap-verdien José Maria Neves est diplômé en administration des entreprises de la Fundação Getúlio Vargas, au Brésil. DR

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Publié le 17 octobre 2014 Lecture : 3 minutes.

Premier ministre depuis 2001 d’un Cap-Vert souvent pris en exemple par les bailleurs de fonds, José Maria Neves, 54 ans, a été invité à Marrakech par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), organisé du 12 au 16 octobre, pour expliquer les raisons du succès socio-économique de son pays. Il les résume en exclusivité pour Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Le Cap-Vert est aujourd’hui régulièrement cité dans les grands forums internationaux comme étant l’un des exemples à suivre en Afrique en matière économique, au même titre que le Rwanda ou Maurice. Pourquoi selon vous ?

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José Maria Neves : Depuis 2003, nous avons développé une stratégie qui a pour but de transformer en profondeur le contexte socio-économique du Cap-Vert. Nous sommes un petit état insulaire, confronté, peut-être plus encore que les autres, au changement climatique et qui ne dispose d’aucune autre ressource que ses habitants.

Nous avons placés les Cap-verdiens au cœur de nos préoccupations, pour améliorer leur vie au quotidien.

>>> Voir également : Le FMI distingue le modèle de croissance des pays pauvres en ressources naturelles 

Nous avons donc placés les Cap-verdiens au cœur de nos préoccupations, pour améliorer leur vie au quotidien. Nous avons travaillé beaucoup sur les notions de bonne gouvernance et de transparence dans la gestion des fonds publics.

Nous avons par exemple baissé la fiscalité pour les entreprises comme pour les particuliers, mais nous avons dans le même temps étendu l’impôt au maximum pour que tout le monde ait l’impression de contribuer à la marche du pays, tout en ayant le droit de nous demander des comptes quant à l’utilisation de l’argent collecté.

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Vous avez parlé lors de votre intervention, de la nécessité pour les responsables politiques d’avoir une vision qui puisse servir de cadre au développement de leur pays. Quelle est celle du gouvernement cap-verdien ?

Elle est à la fois très simple et très pragmatique. Nous voulons faire du Cap-Vert un pays moderne, répondant aux critères de compétitivité imposés aujourd’hui par l’économie mondiale, mais qui reste juste et protecteur vis-à-vis de sa population. Pour atteindre et conserver un tel équilibre, il faut permettre à la société civile de jouer le rôle qui lui revient, de l’autoriser à mettre la pression sur les gouvernants. Comme c’est le cas dans notre pays.

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Notre vision en matière de développement est de faire du Cap-Vert un prestataire de qualité dans les services. D’abord dans le tourisme qui reste aujourd’hui le moteur de notre croissance, mais également dans la finance et les TIC.

Nous étudions aussi beaucoup les possibilités offertes par ce que les experts appellent les économies vertes et bleues, c’est-à-dire toutes les activités liées à l’environnement et au maritime. Cela en conservant une approche soutenable dans la gestion de nos ressources naturelles. C’est un aspect fondamental pour un petit pays insulaire comme le nôtre.

>>> Voir aussi – Climat : l’ONU s’inquiète de la vulnérabilité des petits pays insulaires d’Afrique

Quelles sont selon vous les conditions à réunir pour assurer le développement des pays en Afrique ?

Contrairement à d’autres, je ne pense pas que ce soit une question de ressources financières mais davantage d’organisation et surtout de leadership. Les pouvoirs publics doivent définir une feuille de route, un cadre dans lequel viennent s’insérer les différents acteurs du développement, à commencer par les secteurs privés locaux et internationaux.

Il faut créer les mécanismes qui stimuleront les entreprises à venir investir dans les secteurs prioritaires définis par le gouvernement et les institutions qui garantiront ces investissements. Il faut surtout miser sur le développement de ses propres ressources humaines, en améliorant constamment les secteurs de la santé et de l’éducation comme nous continuons de le faire au Cap-Vert.

>>> Conjoncture : l’Afrique qui sourit, celle qui fait la grimace…

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