Cameroun – Catastrophe d’Eseka : délibéré rabattu, l’affaire renvoyée au 8 août
Le juge du tribunal de première instance d’Eseka a rabattu le délibéré prévu le mardi 10 juillet dans l’affaire de la catastrophe ferroviaire qui a fait 79 morts le 21 octobre 2016. Les débats sont donc renvoyés au 8 août.
Nouveau rebondissement dans l’affaire de la catastrophe ferroviaire d’Eseka. Alors que le jugement était attendu ce mardi 10 juillet, une lettre du cabinet d’Olivier Baratelli, qui défend les intérêts du groupe Bolloré, actionnaire majoritaire de Camrail, a été transmise au tribunal de première instance d’Eseka et a permis d’obtenir un rabattement du délibéré.
L’affaire qui vise Camrail et treize de ses employés ou ex-employés, dont l’ancien directeur général Didier Vandenbon, accusés « d’homicide involontaire », est donc renvoyée au 8 août.
« Gagner du temps »
Lors de la dernière audience le 27 juin dernier, l’avocat de la défense, Me Jacques Jonathan Nyemb, avait refusé de plaider, regrettant que le tribunal n’ait pas sollicité d’expertise indépendante sur les circonstance du drame du 21 octobre 2016.
Ce jour-là, un intercité de la Camrail qui reliait Yaoundé à Douala a déraillé aux alentours de 11 heures, à hauteur d’Eseka. Bilan : 79 morts et plus de 600 blessés. La défense ayant refusé de plaider lors de la dernière audience, le juge n’avait d’autre option que de mettre l’affaire en délibéré.
Pour Michel Janvier Voukeng, un des avocats des familles de victimes, ce rebondissement de l’affaire « n’est qu’une stratégie de la défense pour tenter de gagner du temps. Il cherche des incidents de procédure pour éviter une condamnation qui serait une véritable déflagration pour l’image de M. Bolloré », indique-t-il à Jeune Afrique.
Dès le 19 décembre 2016, la défense avait demandé par courrier adressé au tribunal « la mise sur pied d’une expertise indépendante internationale ». Camrail avait toutefois été déboutée, le tribunal estimant que les expertises déjà mises à disposition du tribunal étaient suffisantes pour un jugement. Camrail conteste la crédibilité desdits rapports, affirmant que ces études contiennent « des informations erronées ou approximatives ».
« Nous avons du respect pour le métier que nous partageons avec les avocats de la défense. Même s’ils n’avaient pas envie de s’exprimer lors de la dernière audience nous les écouterons le 8 août. Mais nous demanderons ensuite au juge de remettre l’affaire en délibéré », conclut l’avocat Michel Janvier Voukeng.
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