Nucléaire : après la Russie, l’Afrique du Sud signe un accord avec la France

La France a signé ce mardi 14 octobre un accord de coopération pour le développement du nucléaire civil avec l’Afrique du Sud, susceptible d’ouvrir de nouvelles opportunités pour le groupe français Areva. La signature d’un accord similaire entre la Russie et le pays d’Afrique australe, fin septembre, avait suscité de vives réactions à Paris et à Pretoria.

Tina Joematt Pettersson, ministre de l’Énergie sud-africaine, et Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français. © AFP

Tina Joematt Pettersson, ministre de l’Énergie sud-africaine, et Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français. © AFP

Publié le 14 octobre 2014 Lecture : 3 minutes.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius et la ministre de l’Énergie sud-africaine Tina Joematt Pettersson ont paraphé à Paris, ce mardi 10 octobre, un « accord intergouvernemental relatif à la coopération pour le développement des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire ».

« Cet accord cadre ouvre la voie au développement d’une coopération nucléaire civile ambitieuse et de long terme entre nos deux pays, dans le respect des meilleures conditions de sûreté, de sécurité et de non-prolifération » a souligné le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, lors du point presse du ministère. « Notre objectif commun est de permettre à l’Afrique du sud de répondre à ses besoins énergétiques tout en partageant le savoir-faire d’une filière d’excellence française », a-t-il souligné.

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« Notre objectif commun est de permettre à l’Afrique du sud de répondre à ses besoins énergétiques tout en partageant le savoir-faire d’une filière d’excellence française », rappelle le ministère français des Affaires étrangères.

Tollé

Voilà qui devrait peut-être calmer sinon éteindre la polémique suscitée par l’accord de coopération nucléaire signé entre l’Afrique du Sud et la Russie. Pour rappel, le 22 septembre, l’Agence russe de l’énergie atomique Rosatom annonçait qu’elle pourrait fournir jusqu’à huit réacteurs nucléaires à Pretoria d’ici à 2023 en vertu d’un partenariat stratégique conclu entre les deux pays.

Il n’en a pas fallu plus pour susciter un vif tollé à Pretoria, où le gouvernement sud-africain a été accusé de s’être engagé sur un marché de 40 à 50 milliards de dollars, sans passer d’appel d’offres.

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La presse sud-africaine a même accusé Jacob Zuma – formé en Union soviétique dans les années 1980 – et le président russe Vladimir Poutine d’avoir secrètement négocié les modalités du futur contrat. Les réactions ont été aussi promptes bien que moins virulentes à Pékin, Séoul, Washington, Tokyo et Paris, où plusieurs opérateurs énergétiques se préparent depuis belle lurette à soumissionner au programme nucléaire de l’Afrique du Sud, dans les cartons depuis les années 2000.

Une vague de protestations qui a persuadé – ou contraint – l’Afrique du Sud à rappeler que le partenariat noué avec Moscou ne constituait nullement un contrat de vente et à promettre la « transparence » sur la future commande publique de nouveaux réacteurs.

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Rassurer Areva

L’accord conclu ce mardi devrait en tout cas rasséréner Areva. Le géant français du nucléaire s’est d’ailleurs empressé de saluer la pose d’un « jalon majeur en vue de la construction de nouveaux réacteurs » en Afrique du Sud. « Areva est prêt à soutenir ces projets, notamment à travers sa technologie de réacteur de troisième génération EPR », a-t-il ajouté.

« Areva est un partenaire important de l’industrie nucléaire sud-africaine depuis la construction de la centrale nucléaire de Koeberg », près du Cap, dans les années 1970, a rappelé le groupe français. À l’issue de ce projet, le groupe est resté un acteur de premier plan en Afrique du Sud, notamment à travers la fourniture de composants et services nucléaires ».

En septembre, Areva avait annoncé la signature d’un contrat d’environ 300 millions d’euros avec la compagnie publique d’électricité sud-africaine Eskom pour remplacer les générateurs de vapeur de la centrale de Koeberg.

Le groupe français, actuellement en difficulté, s’était fixé pour objectif de vendre 10 EPR à l’horizon 2016, mais son patron Luc Oursel avait indiqué en août que le groupe n’était pas « à quelques années près ». Un réacteur de ce type est déjà en construction en Chine, mais aussi en France et en Finlande, où les chantiers ont subi d’importants retards et dépassements budgétaires.

(Avec AFP)

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