Ils ont préféré Ségolène Royal
Publié le 30 juin 2008 Lecture : 2 minutes.
Traditionnellement, la majorité des expatriés français vote à droite, y compris en Afrique. Au premier tour de la présidentielle de 2002, Jacques Chirac avait été plébiscité à Abidjan et à Tunis, où il avait obtenu le double de son score national. Mais, en 2007, la tendance s’est inversée : 52,9 % des Français ayant voté sur le continent ont choisi Ségolène Royal, à contre-courant de l’ensemble de leurs concitoyens – Nicolas Sarkozy a été élu avec 53,35 % des suffrages – et, plus encore, de la communauté expatriée dans sa globalité, auprès de laquelle l’actuel chef de l’État a récolté 53,99 % des voix. La proximité des Français du continent, dont beaucoup sont des binationaux, avec des Africains remontés contre la politique d’immigration de l’ancien ministre de l’Intérieur explique probablement ce retournement.
C’est au Maghreb que la candidate socialiste a été le plus populaire, avec des scores de 70,5 % en Tunisie et de 80,5 % en Algérie. Les Français d’Afrique de l’Ouest ont également été acquis à sa cause : 62,7 % d’entre eux ont voté pour elle au Togo, 69,2 % au Bénin et 69,3 % au Mali.
Ce penchant pour la gauche est classique dans la sous-région, qui compte un grand nombre de coopérants, notamment dans la culture, et d’humanitaires. À l’inverse des expatriés en Afrique centrale : pour la plupart employés dans les secteurs pétrolier, forestier ou minier, ils ont préféré Nicolas Sarkozy comme ils avaient préféré Chirac cinq ans plus tôt – ils sont 53 % à avoir voté pour le candidat de l’UMP au Cameroun, autant au Tchad, 56,6 % en Angola, 59,7 % en République démocratique du Congo (RDC) et même 64,6 % au Gabon. Les Français du Maroc ont également respecté leur tradition de droite : dans le royaume, Nicolas Sarkozy a recueilli 51,9 % des suffrages.
Comme leurs concitoyens expatriés dans le reste du monde, les électeurs français en Afrique ne se déplacent guère aux urnes : au second tour de la présidentielle 2007, leur taux de participation, 42 %, a avoisiné celui des Français de l’étranger, la moyenne nationale étant de 83,9 %. Le degré d’implication est toutefois très variable d’un pays à l’autre : ils sont 62 % à avoir voté au Gabon, contre 20,4 % en Algérie.
