Guérilla à Bakassi

Publié le 30 juin 2008 Lecture : 1 minute.

Cité par le quotidien Mutations, le ministre de la Défense Rémy Ze Meka prévoit « des attaques d’envergure » contre les forces camerounaises basées à Bakassi. S’il sait qu’il n’y a plus rien à craindre de l’armée nigériane – qui a rétrocédé 80 % du territoire en août 2006 -, il ignore en revanche l’identité du nouvel ennemi du Cameroun dans la presqu’île. Tout juste sait-il que c’est « un groupe déterminé à s’opposer même par la force » à la souveraineté de Yaoundé sur la zone. Le 9 juin dernier, un sous-préfet et une dizaine de personnes de sa suite ont été enlevés et tués par des « assaillants inconnus ». De même, sept mois après les faits, l’enquête menée par les autorités n’a pas permis d’identifier les auteurs de l’attaque qui a coûté la vie à 21 soldats à Issangele le 12 novembre 2007.
La fin du conflit avec le Nigeria semble avoir favorisé l’explosion de l’insécurité dans la zone. Pour marquer sa présence, Yaoundé a engagé des travaux pour y réimplanter son administration. Mais le Cameroun se heurte à la résistance d’une partie des autochtones. Une semaine après l’accord de Greentree, signé le 12 juin 2006, une dizaine de personnalités locales ont adressé une requête à la justice nigériane dans le but de suspendre la rétrocession par Abuja de la péninsule au Cameroun. Des activistes du Delta du Niger avaient même proclamé l’indépendance du territoire. Débouté par la justice le 10 juin, il semble que la seule carte qui leur reste soit la lutte armée. Le sort de ce territoire potentiellement riche en pétrole dépend donc de la capacité de Yaoundé à reprendre la situation en main. D’autant que l’armée nigériane aurait dû avoir quitté les 20 % de territoire restant ce 26 juin, conformément à l’accord entre les deux pays.

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