Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 30 mai 2005 Lecture : 5 minutes.

Francité et langue française
Dans la « pépite » sur la langue française que vous avez publiée (J.A.I. n° 2315), l’auteur ne devrait pas fournir des armes aux assassins présumés du français qu’il fustige, notamment en écrivant « droit d’auteur » au lieu de « copyright ».
Ce détail est symptomatique de l’intelligentsia française – au sens large – qui tend à recourir, à défaut de l’anglais, au « franglais ». Même dans des instances où le français est langue de travail. Pour contrer l’avancée anglo-saxonne, on cherche à enrôler les supplétifs africains sous la bannière de la francophonie et de l’exception culturelle. Or, si hier des tirailleurs et autres harkis ont combattu comme Français, leurs descendants – qui ont vu comment ces héros ont été récompensés – se sentent moins concernés par cette guerre tribale. D’autant moins que le ministre de l’Intérieur lui-même rappelle sans cesse aux immigrés clandestins, c’est-à-dire ceux qui ont échappé au filet des zones de rétention des aéroports français, qu’ils n’ont pas le droit de prétendre à la francité. Cela dit dans un français châtié.

Ouverture d’esprit
Depuis plusieurs années, le service d’informations touristiques dans lequel je travaille, le Touring Club Suisse, est abonné à votre journal. J’apprécie votre regard venu du Sud sur le monde. Mais je vous écris aujourd’hui à titre personnel. Je suis évangélique de religion et j’ai admiré la manière dont vous avez traité un sujet aussi sensible que « Jésus-Christ en terre d’Algérie » (J.A.I. n° 2314). Félicitations pour votre style de journalisme, objectif et bien documenté.
Réponse : Je vous remercie de vous être donné la peine de m’écrire votre appréciation de notre travail. Nous faisons de notre mieux, et des témoignages de la valeur du vôtre, qui respire la sincérité, sont plus précieux que vous ne le pensez.

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Pas trace de Moïse
Comment peut-on affirmer que Ramsès II fut le pharaon que Moïse affronta pour libérer les Hébreux de l’esclavage par la traversée de la mer Rouge (voir le courrier des lecteurs du n° 2314) ? En Égypte, les minutieuses recherches n’ont rien découvert au sujet d’une peuplade qui serait venue dans le pays à la suite d’une famine, puis réduite en esclavage et enfin évadée sous la conduite d’un Moïse en traversant la « Mer des Roseaux ». Le livre de l’Exode, dans la Bible, est tout à fait muet sur le nom du ou des pharaons en question.
Les historiens pensent que cette « saga » a été écrite, ou du moins mise en forme, des siècles plus tard, lorsqu’il a fallu reconstituer la nation juive au retour d’exil (538 av. J.-C. ou peut-être en en 622 av. J.-C., lors de la réforme religieuse de Josias, roi de Juda).

Pas assez de Libye dans J.A.I.
Lecteur assidu de votre/notre hebdomadaire, cela fait longtemps que je voulais vous dire tout le bien que je pense des chroniques intitulées « Ce que je crois ». Je les trouve originales, profondes et fort courageuses, à la recherche de vérités que beaucoup n’osent pas dire : surtout dans un contexte politique aussi déséquilibré que celui dans lequel nous évoluons.
Je suis algérien et vis actuellement en Libye (j’y dirige la délégation du HCR). Dommage que le journal me parvienne avec une semaine de retard et que très peu d’articles traitent de la Libye.
Larbi Mebtouche

Attention aux « sexes bleus »
Depuis quelque temps, les missions d’assistance et de maintien de la paix des Nations unies sont entachées par le manque de professionnalisme de certains membres du personnel. De la RD Congo à la Côte d’Ivoire en passant par le Liberia, les soldats de la paix se sont livrés à des abus sexuels, notamment sur des mineurs. Ni les consignes données avant les missions ni les sanctions (il est vrai, timides) ne sont arrivées à mettre un terme à ces agissements. Une solution serait de réduire le contact avec les populations assistées ou, pourquoi pas, l’émission de messages du genre : « Attention les enfants, les « sexes bleus » sont là ». À moins de prévoir une séance de psychanalyse pour chaque soldat. En tout cas, des solutions s’imposent et le temps presse.
A.M. Grégoire dit Samson, Casablanca, Maroc

Benoît XVI et la paix
Je voudrais vous remercier pour votre article sur le pape Benoît XVI (J.A.I. n° 2315). Je suis prêtre franciscain et j’ai résidé dix ans au Togo dans les années 1980. Je tâche de suivre les principales interventions du nouveau pape, et celle-ci m’avait échappé. J’apprécie donc l’intérêt de Benoît XVI pour le « cher peuple togolais, déchiré par les divisions internes » et je rends grâce à Dieu pour son appel en faveur de la paix devant le président Thabo Mbeki. J’espère que d’autres revues, catholiques ou non, relèveront cet intérêt du pape pour la paix en Afrique et sa dénonciation de « la corruption et la violence qui ravagent le continent ».
Réjouissons-nous de cette voix qui parle avec une autorité et une lucidité remarquables sur les problèmes africains, prenant le relais de son prédécesseur Jean-Paul II. L’article s’achève par une question faussement naïve sur le nouveau pape : « Aurait-il décidé de nous étonner ? » Et pourquoi pas, après tout, si l’on croit que la grâce d’en haut souffle bien au Vatican ?

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Comment aider le coton africain
Je propose que les pays ayant bénéficié de l’initiative PPTE (Mali, Burkina, par exemple) subventionnent leur production de coton grâce aux ressources qu’ils en tirent. Cela devrait permettre de régler le problème de la concurrence des produits subventionnés en Europe et aux États-Unis.

Pas d’accord avec Calixthe Beyala
Permettez-moi de saisir les colonnes de votre journal pour dire à l’exubérante Calixthe Beyala que non, non et non : les Blancs d’Afrique ne sont pas culturellement des Noirs. (Voir J.A.I. n° 2309.) Dans le quartier où je suis né, au Mali, ma famille habitait à quelques mètres du secteur très barricadé où vivait la communauté française. En trente ans passés là-bas, jamais je ne les ai vus se mêler à nous ni entretenir aucun lien de sympathie, de culture, etc.
Si Calixthe Beyala a un indéniable talent pour décrire ses fantasmes, ceux-ci ne regardent qu’elle et ses lecteurs. L’Afrique me semble un continent trop noble pour être utilisé comme fonds de commerce pour soutenir cela.
Becri Camara, Saint-Denis, France

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