OIF : Michaëlle Jean affirme, à tort, que Louise Mushikiwabo a été ambassadrice du Rwanda au Canada
À l’occasion d’une interview sur Radio Canada, Michaëlle Jean, la secrétaire générale de la Francophonie, a assuré connaître la ministre Louise Mushikiwabo, son adversaire lors du prochain sommet d’Erevan, puisque celle-ci avait, selon elle, été ambassadrice du Rwanda au Canada. La ministre rwandaise n’a pourtant jamais occupé ce poste.
À trois mois du sommet d’Erevan, où sera élue, les 11 et 12 octobre prochains, la nouvelle secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la campagne se poursuit pour Michaëlle Jean, l’actuelle titulaire du poste, et sa concurrente, la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo.
Interrogée sur Radio Canada pour défendre son bilan après quatre années à la tête de l’OIF, la Canadienne Michaëlle Jean, qui se défend de toute rivalité avec Louise Mushikiwabo, a affirmé, en début d’interview (à 3:05), connaître la ministre qui, selon elle, « a été ambassadrice du Rwanda au Canada ». « Elle m’a présenté ses lettres de créance alors que j’étais gouverneure générale du Canada, elle a vécu longuement à Ottawa », a-t-elle ajouté.
Problème : Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères de Paul Kagame depuis 2009, un poste qu’elle cumule avec celui de porte-parole du gouvernement rwandais, n’a jamais été ambassadrice du Rwanda au Canada. À l’époque où Michaelle Jean occupait le poste de Gouverneure générale (2005-2010), c’est Edda Mukabagwiza, aujourd’hui députée du Front patriotique rwandais (FPR), qui assurait la représentation rwandaise à Ottawa.
« Elles se connaissent depuis longtemps, elle se sont rencontrées à l’époque où Michaëlle Jean était gouverneur générale du Canada. Elles se sont vues à Kigali en 2010 quand Mme Jean était en visite et que Mme Mushikiwabo était ministre des Affaires étrangères », assure Bertin Leblanc, porte parole de la secrétaire générale de l’OIF. « Il y a pu y avoir une petite confusion [sur le poste d’ambassadrice] », reconnaît-il.
Contactée par Jeune Afrique, Louise Mushikiwabo n’a pas souhaité réagir à cette bévue. « Toutes les Africaines ne se ressemblent pas », a quant à elle ironisé une source rwandaise.
Les leçons de Dakar
Louise Mushikiwabo fait figure de favorite pour l’élection d’octobre. La candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères a en effet reçu récemment le soutien officiel du Comité des candidatures de l’UA. Si certains délégués ont fait part de leurs réticences à l’égard d’une candidature jugée par ces derniers trop « anglophone », aucun autre État africain n’a présenté de personnalité face à la Canadienne Michaëlle Jean, preuve que l’échec de l’élection de 2014 s’est révélé riche en enseignements.
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