Algérie – Affaire Kamel Chikhi : des magistrats radiés et sous contrôle judiciaire
Mis en cause dans l’affaire de la saisie de cocaïne au port d’Oran, en mai dernier, deux juges ont été révoqués et un conseil de discipline devrait être mis en place rapidement pour examiner les dossiers d’autres juges, dont certains sont déjà placés sous contrôle judiciaire.
Le corps judiciaire algérien est dans le tourmente. Sept magistrats ont été radiés du corps en début de semaine, suite à la décision du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), réuni en session ordinaire.
Cinq juges ont été destitués pour des fautes professionnelles et conduite en état d’ébriété. Deux autres ont été révoqués pour leur mise en cause dans les procédures judiciaires engagées suite à la découverte, au port d’Oran le 29 mai dernier, de 701 kilogrammes de cocaïne, dans les containers transportaient de la viande importée par l’homme d’affaires Kamel Chikhi.
Il s’agit du procureur de la République auprès du tribunal de Boudouaou, wilaya de Boumerdès à la frontière Est d’Alger, et de son substitut, mis sous mandat de dépôt le 20 juin par le pôle pénal du tribunal d’Alger.
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Un conseil de discipline
Des sources judiciaires proches du dossier affirment néanmoins que l’épouse du procureur de la République du tribunal de Boudouaou, une magistrate qui siège dans la chambre des affaires relatives au foncier au tribunal d’Alger, n’est pas touchée par la mesure disciplinaire puisque que son nom n’est pas cité, jusqu’à présent, dans les enquêtes de corruption et de trafic d’influence enclenchées dans le sillage de l’affaire de la cocaïne.
Deux autres juges sont déjà placés sous contrôle judiciaire
Ces mêmes sources indiquent également que le CSM programmera incessamment un conseil de discipline pour examiner les dossiers d’autres juges compromis dans cette affaire. Deux d’entre eux sont déjà placés sous contrôle judiciaire, en attendant les conclusions des investigations autour de l’affaire de la cocaïne et de ses ramifications dans le domaine de la promotion immobilière.
Les magistrats, autant que des cadres de l’urbanisme et des proches de hauts responsables de l’État, sont mis en cause dans un vaste réseau de trafic et de corruption au fur et à mesure que les investigations avancent. C’est surtout sur la foi des enregistrements vidéo, récupérés par les services de sécurité lors des perquisitions opérées au niveau des entreprises et des dépôts de l’homme d’affaires, que les liens de complicité ont été soulevés. Kamel Chikhi, principal accusé dans cette affaire, filmait secrètement ses entrevues avec ses relais dans la justice et l’administration locale.
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