Pourquoi Bouteflika a choisi Bedjaoui
Le talent et l’expérience du nouveau ministre des Affaires étrangères ne seront pas de trop au moment où le chef de l’État multiplie les initiatives diplomatiques.
Publié le 30 mai 2005 Lecture : 1 minute.
Le président Abdelaziz Bouteflika a décidé, le 1er mai 2005, de confier le ministère des Affaires étrangères à un monstre sacré de la politique algérienne : Mohamed Bedjaoui, 76 ans, fils de cordonnier devenu, en 1994, premier magistrat de la planète lorsqu’il a accédé au fauteuil de président de la Cour internationale de justice. Le choix est loin d’être fortuit. Le président algérien a toujours affirmé sa volonté de s’entourer d’hommes d’État pour gouverner l’Algérie et la sortir de la crise meurtrière qui l’a frappée durant une décennie, et assurément Bedjaoui en est un.
Son expérience et son talent ne seront pas de trop au moment où l’Algérie entame un virage important. Elle négocie un traité d’amitié avec la France, ancienne puissance coloniale, avec tout ce que cela charrie de réminiscences douloureuses et de plaies mal cicatrisées. Elle a amorcé une nouvelle étape dans ses relations avec le voisin marocain – même si le rendez-vous manqué de Tripoli peut laisser penser que les espoirs suscités par la visite officielle de Mohammed VI à Alger, en mars dernier, sont remis en question – et se promet d’édifier le grand ensemble maghrébin, malgré les réticences de part et d’autre. Elle s’est impliquée dans la réussite du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Elle veut activement participer au projet de réformes des Nations unies – Mohamed Bedjaoui affirme que le monde est en train de vivre, sans le savoir, un San Francisco-bis. Bref, des chantiers immenses. Qui mieux que Bedjaoui pourrait accompagner Bouteflika dans leur réalisation ? Pour mieux répondre à cette question, nous vous proposons le portrait de celui qui a désormais la responsabilité de la diplomatie algérienne.
