Francophonie à l’asiatique

Dans la péninsule indochinoise, l’enseignement de la langue française est tourné avant tout vers les besoins de développement.

Publié le 30 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) a tenu sa quatorzième assemblée générale à Phnom Penh, capitale du royaume du Cambodge, les 20 et 21 mai. Dans la péninsule indochinoise, Laos, Vietnam et Cambodge tiennent beaucoup à leur statut de pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et des différents organismes – dont l’AUF – qui la composent.
Le français est aujourd’hui enseigné comme langue étrangère dans la plupart des universités, où il se classe au deuxième rang, après l’anglais. L’enseignement en français a fait sa réapparition en 1994 avec la mise en place des classes bilingues et des filières universitaires francophones appuyées par l’AUF. Dix ans plus tard, un million de Vietnamiens, sept mille Cambodgiens et dix-huit mille Laotiens utilisent le français pour leurs études.
Le nouveau président de l’AUF, élu pour quatre ans, est le Congolais Charles Gombé Mbalawa, professeur d’université, spécialiste de la cancérologie. Il vient remplacer le Français Jean du Bois de Gaudusson, professeur à l’université de Bordeaux-IV et spécialiste du droit africain. Ce dernier a vu le nombre des membres de l’Agence passer à 535 sous son mandat, soit une augmentation de près de 30 %.
Cette progression met en relief l’attractivité de l’AUF pour les établissements désireux de donner une dimension internationale à leur travail. L’Agence permet en effet, grâce à des programmes d’échange et à l’aide des technologies de l’information et de la communication (TIC), le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche dans les pays du Sud. Mais il reste encore difficile, pour les étudiants, de mener à bien leur cursus supérieur. Les deux mille bourses attribuées par l’AUF chaque année sont une goutte d’eau dans l’océan des besoins.
À voir le nombre et la richesse des équipements – même s’ils ne sont pas comparables à ce qui existe en Occident -, on est en droit de penser, pourtant, que l’enseignement supérieur bénéficie d’un statut privilégié en Asie. Peu avant l’ouverture de l’assemblée générale de Phnom Penh, un nouveau centre de recherche en production automatisée, représentant un investissement de 300 000 euros, était inauguré par le vice-recteur de l’AUF, Jean-Pierre Asselin de Beauville, à Danang, dans le centre du Vietnam.
La recherche, dans le Sud-Est asiatique, s’inscrit dans un contexte industriel en pleine expansion. Ce laboratoire permettra non seulement la formation de jeunes ingénieurs, mais également la réalisation de commandes spécifiques destinées aux entreprises de la région. « Les filières d’enseignement sont mises au point en fonction des débouchés. Le français n’est pas un objectif d’études, ce n’est désormais qu’un simple vecteur de développement », estime Philippe Devred, directeur de l’AUF pour la région Asie-Pacifique.

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