Trois questions à Saïd Sadi

Président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)

Publié le 30 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Vous aviez boycotté les législatives de mai 2002. Quel bilan tirez-vous
de la législature qui s’achève ?
Saïd Sadi : Notre décision de boycotter la consultation fut la conséquence de la sanglante répression qui, en avril 2001, avait coûté la vie à plusieurs dizaines de jeunes Kabyles. Notre absence a indiscutablement nui à la qualité des débats
parlementaires. Rien à voir, par exemple, avec la précédente assemblée, où l’opposition démocratique, même réduite à sa plus simple expression par la fraude électorale, était parvenue à fissurer la chape de plomb du clientélisme et à susciter de véritables débats.

Quels changements souhaitez-vous voir adopter au cours de la prochaine législature ?
L’une de nos exigences immédiates est de doter le Parlement de moyens qui lui permettent d’accomplir sa mission dans des conditions, disons, acceptables. Aujourd’hui, les députés n’ont ni bureau à l’Assemblée, ni permanence dans leur circonscription, ni attaché parlementaire
Sur un plan plus politique, il y a deux catégories de dossiers. D’abord, ceux qui sont susceptibles de faire l’objet d’un consensus : lancement d’un audit destiné à évaluer les ressources de la nation, adoption d’un week-end qui ne pénalise pas notre économie [samedi-dimanche, au lieu de jeudi-vendredi, NDLR], mise en place d’un conseil de
l’audiovisuel, etc. Ensuite, il y a naturellement les grands axes de notre projet, qu’il s’agisse de la réforme de l’école, de la régionalisation ou du statut de la femme. En outre, n’étant liés à aucun clan et n’étant disposés à céder à aucun chantage, nous n’hésiterons pas à interpeller l’exécutif à chaque fois qu’un abus d’autorité ou un acte de corruption sera constaté.

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À quelles conditions le RCD pourrait-il accepter de participer au prochain gouvernement ?
On ne décide pas, par principe, d’entrer au gouvernement. Il faut d’abord exposer ses propositions, débattre avec d’éventuels partenaires et, le cas échéant, trouver un compromis. C’est une conséquence, non un préalable. Je sais qu’en Algérie la course aux portefeuilles ministériels est une tradition, mais telle n’est pas notre conception de la politique. Nous n’entendons pas faire l’économie d’un travail pédagogique consistant à redéfinir les rôles des uns et des autres, à situer les responsabilités et à établir des règles de fonctionnement des institutions.

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