A Sarko le vote chrétien
Publié le 30 avril 2007 Lecture : 1 minute.
Les appels du pied de Nicolas Sarkozy aux catholiques ont été bien reçus. Celui qui déclarait à la mi-avril que Jean-Paul II faisait partie des hommes qui l’inspiraient le plus a été entendu. Selon un sondage sorti des urnes réalisé le 22 avril (CSA/Cisco/La Croix), 37 % des catholiques ont voté en sa faveur. Et, parmi les catholiques qui se déclarent « réguliers », ils sont quasiment la moitié (45 %) à l’avoir préféré aux autres candidats. Le signe de croix ostensible devant les caméras lors d’une célébration religieuse ou devant la tombe du général de Gaulle, l’interview au quotidien La Croix, le 13 avril, dans laquelle il voyait « le catholicisme comme l’un des fondements de l’identité française », ont tapé dans le mille.
Tant et si bien que « Sarko » a « volé » le vote chrétien à François Bayrou, qui se présente depuis longtemps comme un catholique pratiquant assidu et revendique le courant démocrate-chrétien. Le candidat de l’UDF n’a ainsi rassemblé que 20 % des votes catholiques (un peu plus que son score national), le même pourcentage que Ségolène Royal (25,9 % au plan national). Un temps tournés vers Le Pen, jugeant la droite chiraquienne « trop à gauche », les catholiques conservateurs se sont donc reportés sur une UMP brandissant les valeurs chrétiennes traditionnelles, notamment celles de la famille.
Le message sarkozyste est si bien passé que ce sont les autres obédiences qui se sont senties exclues. Les musulmans, deuxième force religieuse de France, ont ainsi massivement voté en faveur de Ségolène Royal (64 %). Seuls 1 % de ceux qui se considèrent musulmans (soit 3 % des votants) ont mis leur bulletin dans l’urne pour le candidat de l’UMP. Les déclarations caricaturales sur « les moutons qu’on égorge dans les baignoires » ont manifestement marqué davantage les esprits que la création, en 2003, du Conseil français du culte musulman (CFCM) par celui qui était alors ministre de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales, en charge des cultes.
