SOS racket aux frontières !

Publié le 3 mars 2004 Lecture : 1 minute.

Depuis bien longtemps, on parle des mauvais comportements des hommes en tenue sur les axes
reliant différents États africains. La liaison Dakar-Bamako, tout en s’améliorant, voit depuis quelques années s’installer et s’intensifier des opérations de racket au niveau des postes de gendarmerie et de police. Des barrages se multiplient aussi entre
Tambacounda (Sénégal) et Kayes (Mali). Ainsi, dès la sortie de la première ville, le bus ou le taxi est arrêté. Le contrôle du véhicule prend très peu de temps. Mais on s’acharne surtout sur les voyageurs. Les pièces d’identité des passagers non sénégalais sont collectées. Les personnes se voient exiger le paiement d’un droit de passage de 500 à
1 000 F CFA (de 0,76 à 1,52 euro), sinon plus, à la tête du client et sans aucune quittance, s’il vous plaît. Les voyageurs qui protestent sont menacés d’être débarqués. À un Malien qui demandait une explication alors que tous ses papiers étaient en règle, un
agent sénégalais répondit tout simplement : « Parce que nous avons besoin d’argent ! » De Tambacounda à Kidira, on subit cinq arrêts de ce genre avec une perte de 3 500 F CFA et de deux heures au moins. Et gare à vous si vous êtes africain anglophone, vous pourriez alors perdre jusqu’à 10 000 F CFA !
De l’autre côté de la Falémé (fleuve marquant la frontière), le même scénario recommence
: zèle des douaniers, rançons prélevées au poste de police à la sortie de Diboli et à l’entrée de Kayes, cette fois sur les non-Maliens. À un Sénégalais qui protestait, un sous-officier réplique avec beaucoup de fatuité : « Qui parle ainsi ? Qu’il répète s’il est un homme ! » Comble d’absurdité, les Français et Américains il y en a parmi les passagers se voient remettre avec beaucoup de courtoisie leurs papiers, sans bourse délier !
Voilà la situation à nos frontières, à l’heure de l’intégration sous-régionale et de l’Union africaine. Puissent les décideurs prendre des dispositions pour arrêter ces pratiques qui accentuent la désintégration africaine.

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