Mze Abdou Soulé El-Bak
Président de Grande Comore
Ses adversaires, qui le diabolisent, dressent de lui un portrait outrancier : celui d’un démagogue inculte et irresponsable, cheval de Troie d’islamistes arabes rêvant d’étendre leur influence aux Comores. Ses partisans mettent en avant l’intégrité de l’homme, sa générosité légendaire, son opposition au régime et son patriotisme insulaire. Dans les chancelleries, on le juge « sympathique et ouvert », mais « parfois influençable ». Mze Adbou Soulé el-Bak, la quarantaine élégante, est un ancien homme d’affaires. Transitaire et organisateur de voyages à La Mecque, ce musulman pratiquant a aidé nombre de ses compatriotes désargentés à accomplir le devoir sacré du pèlerinage.
Il est entré en politique en 1992, quand il est devenu député pour la première fois. Depuis son élection à une confortable majorité (64 % des votants) à la présidence de son île, il fédère tout ce que Grande Comore compte d’opposants à Azali. Lui se présente avant tout comme un démocrate légaliste. Dans un français un peu hésitant – il a suivi l’essentiel de ses études supérieures dans le monde arabe, en Égypte et en Arabie saoudite -, il explique : « Je ne demande que le respect de mes prérogatives. Je suis dans mon droit et n’ai jamais demandé à exercer celles d’Azali. C’est lui qui a passé son temps à empiéter sur les miennes, et qui s’est refusé à donner à l’autorité les moyens de fonctionner. » Pour el-Bak, le fond du problème réside dans l’inégalité de traitement entre Anjouan et Ngazidja : l’Union passe tous ses caprices à la première, mais s’emploie à rogner les ailes de la seconde. Père de famille, marié, depuis dix-huit ans, à une Anjouanaise, il se défend de vouloir affaiblir l’État ou cultiver le particularisme grand-comorien : « Nous sommes comoriens avant tout. Notre union retrouvée est une bonne chose, mais elle est fragile. Pour la préserver, il faut absolument respecter la Constitution à la lettre. Je ne veux rien d’autre… »
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