La communauté internationale au chevet des îles

Publié le 1 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

Depuis la désignation, en 1997, de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, devenue Union africaine, UA, en 2001) en qualité de médiateur dans le dossier anjouanais, la communauté internationale n’a cessé de se pencher sur le cas des Comores. Pas toujours à bon escient d’ailleurs. En guise de représailles après l’échec de la conférence d’Antananarivo d’avril 1999, l’OUA a radicalisé sa position à l’égard des séparatistes, et imposé un embargo à l’île d’Anjouan. Elle a aussi pris des sanctions diplomatiques contre le pouvoir central de Moroni après que celui-ci eut changé de mains à la suite du coup d’État du colonel Azali. Courant 2000, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a pris le relais de l’OUA pour chercher des solutions constructives à la crise comorienne. Encouragés par le Nigérien André Salifou, envoyé spécial de Boutros Boutros-Ghali, les colonels Azali et Abeid (le chef de l’autorité d’Anjouan) ont alors ébauché le « dialogue intercomorien ». Regardé au départ avec méfiance et hostilité du côté du secrétariat général de l’instance panafricaine, ce dialogue a pourtant abouti aux accords de réconciliation de Fomboni, en février 2001. Le référendum constitutionnel de décembre 2001 et les élections présidentielles de l’Union et des îles ont normalisé les rapports avec l’Union africaine. Étrange renversement de situation, ce sont aujourd’hui les opposants au régime, à l’instar du président de Ngazidja, Mze Abdou Soulé el-Bak, qui critiquent la partialité pro-Azali de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’UA, le Mozambicain Francisco Madeira… Les pays riverains des Comores, la France, l’Union européenne et l’OIF ont multiplié, en concertation avec Thabo Mbeki, le président sud-africain, chargé d’une médiation pour le compte de l’UA, les initiatives pour trouver une issue au paralysant conflit de compétences entre l’Union et les îles. Ces efforts conjoints ont débouché sur les accords de Pretoria d’août 2003, qui portaient sur la répartition des ressources et les budgets. Des accords confirmés par ceux signés à Moroni le 20 décembre dernier, en présence, entre autres, de Mbeki, d’Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF, et de Paul Bérenger, le Premier ministre mauricien.

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