18 millions d’euros levés pour le deuxième Maroc Numeric Fund
Après avoir engagé 100 millions de dirhams (9 millions d’euros) dans 17 start-up sur les huit dernières années, Maroc Numeric Fund double la mise pour sa deuxième opération.
Après avoir bouclé sa première phase d’investissement, en injectant 100 millions de dirhams (9 millions d’euros) dans 17 start-up, Maroc Numeric Fund (MNF) vient de lancer son deuxième fonds. Cette fois-ci, MITC Capital, société gestionnaire du MNF, a rassemblé 200 millions de dirhams lors de son tour de table. L’actionnariat est composé à un tiers par la Caisse centrale de garantie (CCG), qui gère pour le compte de l’État le fonds Innov Invest, et de deux tiers d’actionnaires privés : Attijariwafa Bank, BMCE, Banque Populaire et MITC, à part égales.
Créé en septembre 2010, le fonds a été pendant très longtemps le seul canal disponible pour les jeunes porteurs de projet, dont les démarches auprès des banques sont difficiles. Les 17 entreprises qui se sont partagé la première enveloppe sont actives dans différents secteurs : l’édition de logiciels, l’e-commerce, les services en ligne, les jeux vidéo, les médias électroniques et l’efficacité énergétique. Parmi elles, on peut citer la librairie virtuelle Livremoi, le site d’informations sportives Elbotola.com ou encore Ma-navette.com, qui assure le transport de personnel d’entreprises.
Un ticket moyen de 3,5 millions de dirhams
« Le bilan de MNF I est globalement positif. Le taux d’échec reste maîtrisé, et bien en dessous des standards internationaux dans le capital-risque. Les start-up qui ont réussi leur développement sont toutes aujourd’hui leaders dans leurs domaines », explique Dounia Boumehdi, la directrice générale de MITC Capital, sans donner plus de précision sur ce taux d’échec.
Comme tout fonds capital-risque, MNF prend des participations minoritaires dans le capital de ses poulains, avec un ticket moyen de 3,5 millions de dirhams. Ce montant peut aller au-delà, quand l’entreprise se montre plus séduisante et promet un rendement alléchant.
Les dirigeants de MNF se penchent aussi sur les CVs des entrepreneurs et des équipes gestionnaires avant de se décider à investir. « C’est l’étape qui nécessite le plus de temps et qui est la plus stressante pour nous. On ne sait jamais ce qui peut les faire changer d’avis, mais nous avons réussi à en parler après », nous raconte un ancien candidat dont le dossier a été recalé.
Processus de désengagement
Malgré cette prudence, quelques cibles n’ont pas connu le beau parcours que MNF présageait. « Certaines des start-up de notre portefeuille ont souffert d’une concurrence acharnée d’acteurs internationaux peu soucieux de la rentabilité, à des difficultés de commercialisation de leurs produits auprès d’entreprises, ou encore à l’allongement excessif des délais de paiement. Et ces facteurs ont été effectivement fatals pour certains d’entre elles », explique Omar El Hayani, directeur d’investissement au sein de MNF.
>>> À LIRE : Pourquoi les start-up africaines ne décollent pas
Ce dernier pense principalement aux différentes plateformes d’annonces en ligne – MyDeal et Soukaffaires – dans lesquelles MNF a investi et qui n’opèrent plus aujourd’hui. Quelques mois seulement après avoir mis 4,2 millions de dirhams dans Soukaffaires, le groupe mondial Schibsted Classified Media, qui détient Leboncoin en France, a en effet lancé Avito au Maroc. Le monstre a rapidement gagné du terrain, laissant ses concurrents très loin derrière.
Depuis un peu plus d’une année, MNF a commencé son désengagement de son portefeuille d’entreprises dans lesquels il a investi dans le cadre de ce premier fonds. « Lors de ce processus, nous privilégions les sorties vers d’autres fonds d’investissements, des industriels du domaine ou même vers les fondateurs, quand cela est possible », précise Dounia Boumehdi.
Pour le nouveau fonds, MNF II, le comité d’investissement cherchera encore une fois des entreprises innovantes, dans le domaine des technologies de l’information, qui présentent un potentiel de croissance important. « Le fonds pourra également investir une partie de son enveloppe dans des secteurs innovants, comme les biotechnologies ou la greentech », détaille Omar El Hayani.
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