Distillation et déforestation à Anjouan

Publié le 3 mars 2004 Lecture : 1 minute.

Contrairement à Grande Comore, où les conditions se prêtent davantage aux plantations de vanille et de girofle, Anjouan demeure la place forte de la culture de l’ylang-ylang. La distillation se fait au bois, une technique rudimentaire et économique qui présente cependant un inconvénient de taille, car elle participe massivement à la déforestation. La coupe du bois de chauffe a pris une ampleur telle, ces dernières années, que les autorités de l’île et celles de l’Union, alertées par les associations de défense de l’environnement, ont fini par prendre conscience du problème. Des solutions sont à l’étude. Le principal axe de réflexion concerne le développement de la distillation au gaz, nettement plus écologique, mais aussi plus coûteuse. Le gaz doit être importé, tandis que le bois se trouve sur l’île. Et les bras ne font pas défaut pour le couper en échange de quelques dizaines de francs comoriens. Anjouan, surpeuplée, est l’une des régions les plus denses du monde au niveau démographique. Le déboisement a d’ores et déjà un impact sensible sur les espèces animales endémiques, notamment les roussettes de Livingstone, des chauves-souris géantes dont l’envergure peut atteindre 1,20 m, et qui sont maintenant en voie de disparition. La topographie de l’île, extrêmement vallonnée, constitue un facteur aggravant : la déforestation accélère l’érosion des sols et contribue à la pollution et à l’assèchement des cours d’eau.

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