Tensions sociales à Royal Air Maroc, des vols annulés
Dix vols de la Royal Air Maroc (RAM) ont été annulés vendredi et d’autres pourraient connaître des perturbations, a annoncé la compagnie, en proie à de vives tensions sociales avec ses pilotes.
![Un panneau de la compagnie aérienne Royal Air Maroc dans une rue commerçante de Rabat, le 30 janvier 2017. © FADEL SENNA / AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/07/21/tensionsram.jpg)
Un panneau de la compagnie aérienne Royal Air Maroc dans une rue commerçante de Rabat, le 30 janvier 2017. © FADEL SENNA / AFP
Ces dix vols concernent des liaisons entre Casablanca (ouest), qui abrite la principale plateforme aéroportuaire du royaume, et trois pays d’Europe (France, Espagne, Italie). Quatre autres pourraient connaître des perturbations, a précisé la Royal Air Maroc (RAM).
« La compagnie redoute les conséquences en cette période de forte affluence, marquée par le retour des Marocains de la diaspora, alors que le hajj (pèlerinage à La Mecque) approche », a dit à l’AFP un responsable de la RAM.
Dans une note interne, l’Association marocaine des pilotes de ligne, qui réfute le terme de « grève » employée par la direction, a exhorté mercredi ses membres à appliquer certaines « résolutions », avec moins de « flexibilité » sur les heures de travail et les astreintes.
« Surenchère des revendications »
Alors que des négociations ont récemment été menées pour parvenir à un accord, le patron de la compagnie, Abdelhamid Addou, a déploré « l’absence de volonté d’aboutir à un compromis », fustigeant une « surenchère des revendications ».
Les pilotes de ligne réclament l’amélioration des conditions de travail ainsi qu’une revalorisation des salaires, aujourd’hui autour de 150.000 dirhams (13.500 euros) par mois, selon la presse locale.
La Fédération nationale du transport aérien, affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), le plus important syndicat du pays, a appelé jeudi les deux parties à entamer « un dialogue constructif », pour « éviter » un scénario similaire à celui de 2009.
>>> A lire – RAM : une concurrence accrue dans le ciel marocain
Vaste développement sur le continent africain
La compagnie nord-africaine, détenue à 97% par l’État, avait traversé à l’époque une période de crise, qui l’avait poussée deux ans plus tard à mettre en place un plan social pour redresser une « situation critique ».
Elle est revenue à l’équilibre en 2012, avant de se lancer dans un vaste développement sur le continent africain.
Fondée il y a 60 ans par l’Etat marocain suite à la fusion d’Air Atlas et Air Maroc, la RAM compte à ce jour quelque 3.220 salariés, ainsi qu’une flotte de 58 appareils qui desservent 80 villes.
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