Burkina : Zéphirin Diabré plébiscité à la tête de l’UPC

Sans surprise, le président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), principal parti d’opposition burkinabè, a été facilement reconduit dimanche à la tête d’une formation qui tente de faire peau neuve dans la perspective de la présidentielle de 2020.

Zéphirin Diabré, président de l’UPC (g.) et Eddie Komboïgo, président du CDP, lors du congrès de l’UPC le 22 juillet 2018 à Ouagadougou. © DR / UPC

Zéphirin Diabré, président de l’UPC (g.) et Eddie Komboïgo, président du CDP, lors du congrès de l’UPC le 22 juillet 2018 à Ouagadougou. © DR / UPC

Publié le 23 juillet 2018 Lecture : 3 minutes.

« Zeph » a été désigné président du bureau exécutif central, composé d’une trentaine de membres, à l’issue du deuxième congrès ordinaire de l’UPC qui a mobilisé près 5 000 délégués samedi 21 et dimanche 22 juillet à Ouagadougou. « C’est avec le cœur plein de joie et d’énergie militante que je me déclare prêt pour mener avec vous les combats à venir », a déclaré Zéphirin Diabré aux participants qui l’ont adoubé par acclamation, sur proposition d’Adama Sosso, le président du comité d’organisation du Congrès.

Candidat malheureux de la présidentielle de 2015, l’économiste de 58 ans, opposant à Roch Marc Christian Kaboré dont il critique sévèrement la gestion, garde toutefois le mystère autour de sa candidature à la présidentielle prévue en 2020. Le président Kaboré, lui, a déclaré lors d’un entretien télévisé, fin juin, son intention de briguer un nouveau mandat.

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« Zeph 2020, c’est maintenant ! »

« Je n’ai pas besoin de dire aujourd’hui que je suis candidat. Le moment venu, le parti se réunira pour décider », a pour sa part indiqué Zéphirin Diabré à Jeune Afrique. D’après nos informations, un congrès extraordinaire sera convoqué à l’été 2019 pour désigner le candidat de l’UPC.

Mais ce week-end, dans l’enceinte du palais des sports de Ouaga 2000 décorée aux couleurs du parti, les slogans appelant à une candidature de Diabré étaient nombreux :  « Zeph 2020, c’est maintenant ! », « Zeph à Kosyam ! » , « l’UPC, victoire ! » ou encore « 2020, c’est l’année du changement ! » ont-ils tonné, vêtus de pagnes à l’effigie du leader politique et du lion, symbole du parti.

Réorganisation de l’UPC

Le congrès a également été l’occasion d’adopter de nouveaux textes fixant l’organisation du parti, qui prévoient notamment la mise en place de vice-présidents. Ces derniers, agissant comme des « gouverneurs de région de l’UPC », seront désignés progressivement.

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Un bureau politique comprenant entre 200 et 300 membres a également vu le jour. Cette nouvelle instance vise à doter le parti d’une « véritable administration » et d’un « organe de contrôle et d’inspection qui veillera au quotidien au bon fonctionnement des structures du parti ».

Ça sera un combat âpre, à l’issue duquel nous devons triompher, a lancé Diabré

L’objectif principal de ce congrès, qui a renouvelé les instances du parti, était de peaufiner la stratégie électorale de l’UPC. « Nous avons évoqué la présidentielle de 2020 avec un esprit ouvert. Ça sera un combat âpre, à l’issue duquel nous devons triompher », a lancé Zéphirin Diabré, appelant à la mise en place d’un « schéma coordonné de l’opposition », sans cependant fournir plus de détails sur la forme qu’il souhaite voir prendre à cette initiative.

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Le vote des Burkinabè de l’étranger

En réponse aux critiques de ses détracteurs, Diabré a lancé quelques piques. « Nous avons été surpris par cette mobilisation, preuve que l’UPC est bel et bien vivant, ce qui a cloué le bec aux oiseaux de mauvais augure », a-t-il déclaré, avant de plaider en faveur du vote des Burkinabè de l’étranger, estimés à quelques 3,5 millions, rien qu’en Côte d’Ivoire.

L’UPC se positionne ainsi dans le désaccord profond qui divise opposition et majorité sur la loi électorale. « Ils ont peur que les Burkinabè de Côte d’Ivoire ne votent pas pour eux ! », a tonné Zéphirin Diabré, promettant de porter le débat au Parlement.

Enfin, l’UPC se pose en chantre de la « réconciliation nationale », réclamée par les partis de l’ex-majorité fidèle à Blaise Compaoré. « Nous devons sortir des bagarres politiques. Comme le gouvernement du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) n’a pas de plan clair, l’opposition va s’en charger. Nous irons voir le président avec nos propositions », a insisté Diabré.

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