Niger : trois mois de prison avec sursis pour les activistes anti-loi de finances

La justice nigérienne a condamné mardi à trois mois de prison avec sursis quatre figures majeures de la société civile détenues depuis mars, avec une vingtaine d’autres personnes, suite à une manifestation contre la loi de finances 2018.

Une manifestation à Niamey, eu Niger, en 2015 (photo d’illustration). © AP/SIPA

Une manifestation à Niamey, eu Niger, en 2015 (photo d’illustration). © AP/SIPA

Publié le 24 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

« Les principaux acteurs de la société civile, Ali Idrissa, Moussa Tchangari, Nouhou Arzika et Me Abourahamane Lirwana, sont condamnés à trois mois de prison assortis de sursis », a déclaré à la presse un de leurs avocats, Me Boudal Effred Mouloul. Le ministère public avait requis trois ans de prison ferme contre eux.

Après avoir déjà passé trois mois en prison, « ils vont tous sortir libres aujourd’hui et regagneront leur famille », a assuré Me Effred Mouloul.

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Cependant, selon une source judiciaire, Me Abourahamane Lirwana devra rester en prison : il a été condamné lundi à deux ans de prison dont un avec sursis pour « outrage à magistrat » lors du procès. L’avocat a regretté que d’autres prévenus jugés avec les activistes aient été « condamnés à un an dont six mois assortis de sursis ». Deux autres sont relaxés « pour insuffisance de preuves », ont affirmé leurs proches.

La fronde s’est estompée

Au total 24 personnes ont comparu le 11 juillet pour « organisation et participation à une marche interdite » et « complicité de dégradations de biens publics et privés ».

Toutes avaient été arrêtées le 25 mars après des heurts à Niamey entre les forces de l’ordre et des manifestants, qui voulaient braver l’interdiction par les autorités d’une manifestation contre la loi de finances 2018 qu’ils jugent « antisociale ».

Pour Amnesty international, les autorités nigériennes doivent « mettre fin à la répression » et « libérer immédiatement les autres défenseurs des droits humains emprisonnés depuis près de quatre mois ».

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Entre octobre 2017 et mars 2018, un collectif de la société civile, l’opposition politique et quelques syndicats ont régulièrement organisé des manifestations pour demander « l’abrogation » de la loi de finances. Les protestataires reprochent au gouvernement d’avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts et surtout d’avoir « accordé des cadeaux fiscaux d’une vingtaine de milliards de francs CFA » (une trentaine de millions d’euros) aux compagnies de téléphonie.

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En avril, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait estimé que la loi de finances « répondait aux aspirations du peuple nigérien » et que sa contestation par « une minorité », devait « s’exercer dans le cadre des lois en vigueur ». La fronde contre le budget s’est estompée dans le pays depuis l’arrestation de ses principaux meneurs.

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