À Johannesburg, le Sommet des Brics s’ouvre sur fond de guerre commerciale de Trump

Si le Sommet des Brics, qui s’ouvre aujourd’hui à Johannesburg en Afrique du Sud, a pour thème la « croissance inclusive » et la « prospérité partagée », c’est surtout le contexte de « guerre commerciale » lancée par le président américain qui va donner le ton.

Les présidents chinois et sud-africain, Xi Jinping et Cyril Ramaphosa, après une conférence de presse commune en prélude du Sommet des Brics, à Johannesburg, le 24 juillet 2018 © Themba Hadebe/AP/SIPA

Les présidents chinois et sud-africain, Xi Jinping et Cyril Ramaphosa, après une conférence de presse commune en prélude du Sommet des Brics, à Johannesburg, le 24 juillet 2018 © Themba Hadebe/AP/SIPA

Publié le 25 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

Le ministre russe de l’Économie, Maxime Orechkine, le déclarait déjà la semaine dernière : « La spécificité du sommet de Johannesburg, c’est le contexte dans lequel il se tient. » La « guerre commerciale » déclarée par le président amércain sera au centre de la réunion des dirigeants des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qui se réunissent pour leur sommet annuel du 25 au 27 juillet à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Officiellement, ce 10e sommet – en présence des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, brésilien Michel Temer, sud-africain Cyril Ramaphosa et du Premier ministre indien Narendra Modi – doit débattre de la « Collaboration en vue d’une croissance inclusive et d’une prospérité partagée ». Mais en dénonçant en juin le « protectionnisme » des Etats-Unis qui « mine la croissance mondiale », les puissances émergentes ont déjà donné le ton.

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« Nous sommes à un moment où les États-Unis et la Chine annoncent presque chaque semaine de nouvelles mesures. C’est une guerre commerciale, avait poursuivi le ministre russe. Les discussions entre dirigeants sur le commerce sont particulièrement importantes pour coordonner nos positions. » En plus des dirigeants des Brics, de nombreux chefs d’État – Recep Tayyip Erdogan, Paul Kagame, Joao Lourenço, Yoweri Museveni – sont attendus.

Renforcement de la coopération au sein des Brics

Ces derniers mois, le président américain Donald Trump a déclaré la guerre à ses principaux rivaux commerciaux, Pékin, Bruxelles et Moscou en tête, dont il a fait des « ennemis ». Après les taxes douanières sur l’acier et l’aluminium visant surtout la Chine, les États-Unis menacent désormais de surtaxer les importations automobiles européennes, de sanctionner les pays qui commercent avec l’Iran et de taxer de façon punitive la totalité des importations chinoises.

Un conflit commercial qui menace « à court terme » la croissance mondiale, a prévenu la semaine dernière le FMI.

>>> À LIRE  : Rwanda : Trump suspend les avantages commerciaux sur les vêtements importés

En retour, la Chine a dénoncé la volonté de Washington de déclencher « la pire guerre commerciale de l’histoire » et riposté en taxant de nouveaux produits américains. Dans ce contexte, la Chine a plaidé pour un renforcement de la coopération au sein des Brics.

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« Cette année, le sommet de Johannesburg a une importance toute particulière en ce qui concerne la coopération des Brics compte tenu des nouvelles circonstances », a estimé Xi Jinping mardi, lors d’une visite d’État en Afrique du Sud.

Des barrières commerciales « égoïstes et à court terme »

Lancé en 2009, le forum des cinq pays émergents, qui rassemblent plus de 40 % de la population de la planète, tente de contrebalancer des règles du jeu économique écrites par les Occidentaux. Le conflit commercial lancé par les États-Unis nuit notamment « à tous les membres des Brics », qui ont du coup « un intérêt collectif à promouvoir le commerce entre eux », confirme Sreeram Chaulia, doyen de l’école des relations internationales de Jinda en Inde.

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« Les accords commerciaux plurilatéraux dans le cadre d’associations de pays comme les Brics sont devenus de plus en plus importants compte tenu des barrières commerciales égoïstes, et au final à court terme, mises en place par les États-Unis », estime lui aussi Kenneth Creamer, économiste à l’université sud-africaine du Witwatersrand.

De son côté, la Russie voit dans cette guerre commerciale une bonne raison de développer le commerce en devises nationales entre les pays des Brics. « Dans tous les pays des Brics, on comprend de plus en plus qu’il faut s’orienter activement » vers des échanges hors dollar, a relevé Maxime Orechkine.

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