Soudan du Sud : un accord « préliminaire » sur le partage du pouvoir

Rebelles et officiels ont signé mercredi à Khartoum un accord « préliminaire » sur le partage du pouvoir qui pourrait permettre le retour du dirigeant rebelle Riek Machar au poste de premier vice-président.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir (à droite), serre la main de Riek Machar, un chef rebelle qui redevient son vice-président, sous les yeux du président ougandais Yoweri Museveni, le 7 juillet 2018 à Entebbe. © Sumy Sadurni/AFP

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir (à droite), serre la main de Riek Machar, un chef rebelle qui redevient son vice-président, sous les yeux du président ougandais Yoweri Museveni, le 7 juillet 2018 à Entebbe. © Sumy Sadurni/AFP

Publié le 25 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

« Le document sur le partage du pouvoir a été signé et porte sur toutes les questions relatives à la période de transition », a indiqué le chef de la diplomatie soudanaise Al-Dirdiry Ahmed, en annonçant la signature de l’accord, mercredi 25 juillet.

« Salva Kiir restera le président du Soudan du Sud et Riek Machar sera le premier vice-président », a-t-il notamment déclaré lors de la cérémonie de signature dans la capitale du Soudan, où se déroule depuis juin une nouvelle série de pourparlers de paix.

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« Il y aura quatre autres vice-présidents répartis parmi les autres groupes politiques », a-t-il ajouté.

Cessez-le-feu

Kiir et Machar ont déjà convenus d’instaurer un cessez-le-feu permanent et de retirer leurs troupes des zones urbaines. Ils avaient également convenu le 7 juillet d’un partage du pouvoir mais la signature avait été reportée en raison de divergences.

Une question qui reste encore à régler est le partage du pouvoir au niveau des régions et des départements. « Les négociations sur cette question vont se poursuivre jusqu’à la conclusion d’un accord », a assuré le chef de la diplomatie soudanaise.

« Nous avons apporté la paix au peuple du Soudan du Sud », a déclaré à la presse le ministre sud-soudanais de l’Information, Michael Makuei, après la signature de l’accord. « Nous allons continuer à travailler dur pour assurer la mise en oeuvre à la lettre de l’accord », a-t-il dit.

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Divergences

Le groupe de Salva Kiir a salué l’accord préliminaire, le qualifiant de « grand accomplissement ». Cependant, le ministre soudanais des Affaires étrangères a indiqué que certains, au sein de l’opposition sud-soudanaise, avaient refusé de signer le document mercredi, tout en faisant état de discussions avec ces groupes.

« Il y a de l’incohérence quant à la formulation du partage des responsabilités, ce qui est discutable et ne peut ne pas être pris en considération », ont indiqué ces groupes dans un communiqué conjoint.

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Selon le document signé mercredi, le gouvernement de transition sera composé de 35 ministres – 20 du groupe de Salva Kiir et 9 de celui de Riek Machar, le reste représentant les autres groupes. Le Parlement comptera 550 députés, dont 332 du groupe de Salva Kiir et 128 de celui de Riek Machar.

Le ministre soudanais des Affaires étrangères a également annoncé qu’une commission indépendante se chargerait de décider du nombre de provinces du Soudan du Sud.

Selon lui, après ce document préliminaire, l’accord définitif devra être signé le 5 août.

Nouvelle tentative

Un accord similaire avait été signé en 2015 mais avait été violé après une bataille meurtrière à l’issue de laquelle Riek Machar était parti en exil.

L’ONU a imposé le 13 juillet un embargo sur les armes au Soudan du Sud, alors que les tractations diplomatiques n’avaient pas, en près de cinq ans de conflit, réussi à mettre un terme à la guerre civile.

Le Soudan du Sud s’est enfoncé dans une guerre civile fin 2013 quand Salva Kiir a accusé son vice-président Riek Machar de fomenter un coup d’État. Le conflit dans ce pays, indépendant du Soudan depuis 2011, a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.

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