Cameroun : l’ONU inquiète de la situation des droits de l’homme
Les Nations unies, dont les observateurs n’ont pas accès aux régions anglophones du Cameroun, s’inquiètent « d’informations persistantes » faisant état de violences et atteintes aux droits de l’homme commises par « des éléments armés » et « les forces gouvernementales » dans le pays.
Cameroun : les véritables victimes de la crise anglophone
La crise qui sévit dans les régions anglophone du Cameroun depuis plus d’un an, qui voit des violences récurrentes entre sécessionnistes armés et forces gouvernementales, ne faiblit pas. De l’Église aux entreprises en passant par les populations, le point sur les victimes et conséquences de ce conflit qui s’installe dans la durée.
L’ONU est préoccupée par des « informations persistantes faisant état de violations des droits de l’homme et abus commis dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun », mais aussi par la situation dans l’Extrême-Nord, où sévit Boko Haram.
Dans un communiqué diffusé ce mercredi 25 juillet, les Nations unies soulignent que les territoires anglophones font face à des violences fondées sur une « discrimination structurelle » qui va croissant depuis 2006.
« Lourde répression »
« Les rapports font état d’enlèvements, d’assassinats ciblés contre la police et les autorités locales, de destructions d’écoles par des éléments armés. Les forces gouvernementales seraient responsables de tueries, d’usage excessif de la force, d’incendie de maisons, de détentions arbitraires et de torture. »
Par ailleurs, Zeid Raad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a également rappelé que les autorités camerounaises ont refusé l’accès aux régions anglophones à l’ONU, précisant qu’il a toutefois demandé « des enquêtes indépendantes sur les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité de l’État ainsi que les abus perpétrés par les éléments armés ».
L’organisation internationale condamne « les attaques par des éléments armés » identifiés souvent comme des sécessionnistes anglophones par l’État du Cameroun, notamment celle du convoi du ministre de la Défense le 13 juillet dernier. « Mais la lourde répression que le gouvernement semble avoir employé depuis octobre de l’année dernière ne fera qu’aggraver la situation pour les femmes, les enfants et les hommes pris au milieu des violences », souligne t-elle pour autant.
Selon l’ONU la crise en zone anglophone a fait fuir 21 000 Camerounais, réfugiés dans les pays voisins, et 160 000 déplacés internes. Des chiffres qui pourraient être plus élevés, selon l’organisation, qui fait cas de « beaucoup » de personnes cachées en forêt.
Le cas de la vidéo montrant de membres présumés de l’armée exécutant sommairement deux femmes et leurs deux enfants accusés d’être des jihadistes de Boko Haram est notamment mentionnée par le Haut-Commissariat, qui dit ses craintes onusiennes que ces meurtres « ne soient pas des cas isolés » dans l’Extrême-Nord.
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La crise qui sévit dans les régions anglophone du Cameroun depuis plus d’un an, qui voit des violences récurrentes entre sécessionnistes armés et forces gouvernementales, ne faiblit pas. De l’Église aux entreprises en passant par les populations, le point sur les victimes et conséquences de ce conflit qui s’installe dans la durée.
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