Tunisie : des drones coréens pour passer l’agriculture à l’heure du « big data »

Améliorer les rendements agricoles, suivre la désertification et former les ingénieurs au big data : ce sont les objectifs du projet pilote signé jeudi entre le gouvernement tunisien, la Corée du Sud et la Banque africaine de développement. Fer de lance du dispositif : trois drones qui survoleront la région de Sidi-Bouzid.

Dans un champs de blé à Kalaat El-Andlous, près de Tunis. © Mohamed Hammi/SIPA

Dans un champs de blé à Kalaat El-Andlous, près de Tunis. © Mohamed Hammi/SIPA

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Publié le 27 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

À partir du 1er août, et pendant dix mois, trois engins volants autonomes sud-coréens bardés de caméras et de capteurs vont scruter le sol pour répertorier les réseaux d’irrigation, analyser la qualité des sols, représenter en 3D la topographie des lieux, quantifier le taux de rendements des récoltes, etc. de la région agricole de Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, dans le sud de la Tunisie. Les données – plusieurs Gigabytes – seront immédiatement envoyés et traités avec pour objectif d’obtenir de meilleurs rendements.

Améliorer la production de 20%

« Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte et que nous n’avons pas encore, mais disons que l’objectif est d’améliorer la production agricole de 20% », estime Kim Ho Jin, manager général de Busan Techno Park, agence gouvernementale coréenne basée dans la ville de Busan.

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Le projet, inédit, prévoit aussi un volet formation et transfert de technologie pour permettre aux Tunisiens de collecter et analyser les données ainsi que de piloter et assurer la maintenance des drones. L’investissement (près de un million de dollars) est pris en charge sous forme de don par le fonds coréen KOAFEC, administré par la Banque africaine de développement. Si le projet atteint les objectif qu’il s’est fixé, la BAD souhaite étendre le partenariat au reste de l’Afrique du nord puis du continent. Mais aucun calendrier précis n’a pour l’heure été rendu public.

Étendre le projet

La Tunisie a été choisie en raison de la désertification qui y sévit, provoquant une réduction de ses terres agricoles. Une autre raison de ce choix est technologique : le pays a d’ores et déjà suffisamment de savoir-faire dans le domaine du « big data » et de l’IoT agricole (internet des objets) pour assimiler la technologie de pointe sud-coréenne.

Le projet sera par la suite étendu à d’autres régions de la Tunisie. Dans une deuxième phase, les drones devraient également être utilisés dans d’autres secteurs : inspection des voies ferrées, détection de fuite d’eau sur les barrages, livraison de produits sensibles comme les médicaments, etc.

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Une trentaine de jeunes Tunisiens bénéficieront du partage de connaissance de l’équipe du Busan techno Park, avec notamment des formations au pays du Matin calme. Présent lors de la cérémonie, jeudi, le ministre de la Coopération internationale, Zied Ladhari, n’a pas précisé comment seront sélectionnés les bénéficiaires. Mais il compte sur ce partenariat pour faire de la Tunisie « un hub continental » sur ces questions de « big data » appliqué à l’agriculture.

Les drones de Busan Techno Park sont déjà à l’œuvre dans six projets en Corée du Sud et dans la gestion de problématiques urbaines (cadastre, eau potable, réseau routier, etc.).

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