« Saint Sassine » distingué
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Le Palais du peuple de Conakry a servi de cadre, le 19 novembre, à une cérémonie émouvante en l’honneur de l’écrivain Williams Sassine, décédé en février 1997. L’auteur de Saint Monsieur Baly ou encore du Jeune Homme de sable (Présence africaine, 1973 et 1979) s’est vu remettre, à titre posthume, la médaille de l’ordre national du Cèdre, la plus haute distinction du Liban.
Williams Sassine, en effet, né en 1944 à Kankan, était de mère guinéenne musulmane et de père libanais chrétien. Cette marque de reconnaissance de la part de la patrie paternelle est d’autant plus importante que ce métis était hanté par ses problèmes d’identité. Très jeune, il avait pris conscience de son altérité dans la société africaine et éprouvé un profond sentiment de solitude. Sa vie comme son oeuvre, l’une des plus brillantes de la littérature africaine d’expression française, sera marquée par l’errance – il vécut vingt-cinq ans en exil – et la marginalité. Ses personnages sont des mendiants, des chômeurs, un albinos… Ils sont aussi porteurs d’un message de révolte contre un monde où la cruauté le dispute au grotesque.
Dans un très beau discours, l’ancien ministre des Affaires étrangères Lamine Kamara, lui-même écrivain, n’a pas manqué de souligner que cette décoration, remise à la veuve de l’écrivain, Hadja Abiba Sassine, par l’ambassadeur de Beyrouth à Conakry, vient renforcer les liens entre son pays et la nombreuse communauté libanaise que celui-ci accueille, souvent depuis plusieurs générations.
Williams Sassine, pour ce qui le concernait, n’avait jamais foulé le sol du pays du Cèdre…
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