L’ONU partage la Palestine en deux États

Publié le 29 novembre 2004 Lecture : 3 minutes.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un conflit éclate entre Arabes et Juifs à propos du mandat britannique sur la Palestine. Dans l’incapacité de créer une structure de gouvernement local qui prendrait en compte les intérêts des deux peuples, les Anglais décident, en 1947, de transmettre le dossier aux Nations unies.
L’United Nations Special Committee on Palestine (Unscop) est aussitôt mis sur pied. Composé de représentants de onze États (Australie, Canada, Guatemala, Inde, Iran, Pays-Bas, Pérou, Suède, Tchécoslovaquie, Uruguay, Yougoslavie), il envisage deux options. La première consiste en la création de deux États indépendants, avec Jérusalem sous contrôle international. La seconde prévoit la création d’un État fédéral, constitué d’un État juif et d’un autre arabe.
C’est la première proposition qui est finalement retenue, puis adoptée à une large majorité, le 29 novembre 1947, par l’Assemblée générale de l’ONU (résolution 181).
Selon ce « Plan de partage », l’État juif doit comprendre la plaine côtière s’étendant de Haïfa à Rehovot, l’est de la Galilée et le désert du Néguev, incluant l’avant-poste de Um Rash Rash au sud (l’actuel Eilat). L’État arabe doit recevoir l’ouest de la Galilée avec la ville d’Acre, les monts de Judée et de Samarie, et le sud de la côte, s’étendant du nord de Majdal (Ashkelon) à l’actuelle bande de Gaza, incluant une partie du désert le long de la frontière égyptienne et l’enclave de Jaffa, majoritairement arabe, au sud de Tel-Aviv.
Ce plan, jugé plus favorable aux sionistes que celui de 1937, qui devait aboutir à l’instauration d’un gouvernement à majorité arabe et à la limitation de l’immigration juive, est rejeté par les États arabes membres de l’ONU et par les Arabes de Palestine.
Une solution acceptable par tous restant introuvable, la Grande-Bretagne annonce qu’elle se retirera de Palestine le 14 mai 1948. Elle espère que, devant l’imminence de son départ, les deux communautés conclueront un accord. Mais des combats éclatent, qui tournent en faveur de la jeune armée israélienne. Ville après ville, elle fait place nette. Les massacres de populations civiles, comme dans le village de Deir Yassine (9-10 avril 1948), à l’ouest de Jérusalem, jettent des centaines de milliers de Palestiniens sur la route de l’exil. Face au drame de ces réfugiés, les États arabes voisins se décident à intervenir.

Le 14 mai 1948, la communauté juive déclare l’indépendance de l’Etat d’Israël, immédiatement reconnu par les Etats-Unis et l’URSS. Les forces égyptiennes, jordaniennes, irakiennes, syriennes et libanaisesentrent dans les régions à forte majorité arabe. En l’absence de séparation claire entre les populations locales, les deux camps ne tardent pas à se livrer bataille. Chassés par les troupes israéliennes ou cédant à la panique, les deux tiers des Palestiniens abandonnent leurs terres et deviennent des réfugiés.
Début 1949, à la suite d’une série d’armistices signés sous la supervision des Nations unies, des frontières « stables » sont créées : Israël hérite d’environ 75 % de la Palestine. Le reste du territoire est placé sous administration égyptienne (Gaza) et jordanienne (Cisjordanie). Jérusalem est divisé entre Israël et la Jordanie. Mais ce partage, héritage empoisonné de la Nakba (« catastrophe »), ne sera pas reconnu par la plupart des pays arabes. La première guerre israélo-arabe (1948-1949) aboutit à l’occupation, par Israël, de la plus grande partie de la Palestine historique.
Conséquence : au début du conflit, 740 000 Palestiniens vivaient à l’intérieur du territoire attribué par l’ONU à l’État hébreu. En 1949, ils ne sont plus que 170 000. Les autres s’entassent dans des camps de réfugiés en Syrie, au Liban, en Jordanie et dans la bande de Gaza. Pour eux, un long exil commence…

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