Total Sénégal lance son introduction sur la BRVM
À l’occasion de l’entrée de Total Sénégal sur la BRVM, le groupe français cède 8,9 % du capital de sa filiale, leader national de la distribution de produits pétroliers. Une bonne nouvelle pour le marché financier ouest-africain.
Mise à jour du 08 octobre 2014 à 20h55CET : suite à plusieurs erreurs d’évaluation transmises à Jeune Afrique par un financier ouest-africain agréé (de manière anonyme), deux corrections importantes ont été faites à ce papier, l’une concernant la justesse du prix d’introduction, l’autre concernant les dividendes que pourraient espérer les épargnants. Toutes nos excuses à nos lecteurs.
Total veut « africaniser » davantage ses filiales sur le continent. Le pétrolier a débuté le 8 octobre la cession de 8,9 % du capital de Total Sénégal (soit 290 000 actions), pour un montant de 3,48 milliards de FCFA (environ 5,3 millions d’euros). En 2013, le groupe français avait déjà cédé 15 % de sa filiale sénégalaise à des actionnaires minoritaires locaux (dont le nom n’a pas été communiqué).
Après cette nouvelle opération, qui durera au maximum un mois et qui résultera en l’introduction de Total Sénégal sur la BRVM, le groupe ne possèdera plus que 69,1 % des parts du numéro un de la distribution de carburants au Sénégal, contre 95 % il y a moins de deux ans. Au Maroc, Total a adopté la même démarche en cédant 30 % de sa filiale de distribution au groupe saoudien Zahid et en prévoyant d’introduire bientôt 15 % sur la Bourse de Casablanca.
>>> Lire aussi : La BRVM veut remplir sa bourse
Le prix d’introduction sur la BRVM a été à 12 000 F CFA. Un niveau que d’aucuns jugent un peu élevé.
Leader
Total Sénégal a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de 340,33 milliards de FCFA (518,8 millions d’euros) pour 449 000 tonnes de produits pétroliers vendus (hors lubrifiants) et 23,3 % du marché national. La société exploite 163 stations-service à travers le pays et opère à la fois sur le segment des particuliers, des entreprises, de l’aviation, la vente de GPL et l’exportation principalement vers le Mali.
Le prix d’introduction sur la BRVM a été fixée par CGF Bourse, arrangeur et chef de file de l’opération, à 12 000 F CFA. Un prix que d’aucuns jugent un peu élevé. « Nous avons abouti via différentes méthodes à un prix d’environ 11 400 FCFA, souligne un financier ouest-africain. Total Sénégal est introduit sur la base d’un ratio cours/bénéfice égal à 18 quand Total Côte d’Ivoire est à 13,5 et que la moyenne du secteur tourne autour de 15. La valeur est donc un peu coûteuse par rapport à ses concurrents cotés mais si l’on investit pour plus de deux ans, cela peut valoir le coup, d’autant qu’elle évolue sur un secteur dont la croissance est plutôt assurée. »
>>> Voir aussi : Guy Maurice, nouveau « Monsieur Afrique » de Total
Marges faibles
Selon le business plan donné par l’entreprise, le chiffre d’affaires pourrait augmenter de 7,2 % par an d’ici à 2018 et les bénéfices de 11 % par an. La forte volatilité de ces derniers incitent toutefois à la prudence : en 2013, le résultat net a atteint 2,151 milliards de FCFA mais la société avait enregistré en 2012 une perte nette de 4,8 milliards de FCFA contre un gain de 8,8 milliards environ en 2011.
>>> Voir également : Les pétroliers sénégalais s’opposent à l’accord Total-Orange Money
De manière générale, en raison de la nature de l’activité de la société, qui achète le carburant pour le revendre, les marges restent globalement faibles : le ratio Ebitda/revenus était de 1,2 % l’année dernière. En termes d’investissements, Total prévoit d’ouvrir 46 nouvelles stations-service d’ici quatre ans. Mais une partie importante de cet effort est censée avoir lieu d’ici à la fin de l’année : 4,9 milliards de FCFA en 2014 pour 16 ouvertures.
Bon point pour les épargnants, la politique de dividendes semble plutôt généreuse.
Dividendes
Bon point pour les épargnants, la politique de dividendes semble plutôt généreuse. Sur les 6 derniers exercices, Total Sénégal a versé quatre fois plus de 100 % de ses bénéfices à ses actionnaires.
Pour les prochaines années, le groupe prévoit un bénéfice annuel supérieur à 3 milliards de FCFA, ce qui devrait générer (en cas de distribution importante de dividendes) un rendement très satisfaisant.
L’introduction de Total Sénégal devrait être suivie dans quelques jours de l’introduction de BOA Sénégal, filiale du groupe bancaire Bank of Africa-BMCE. De quoi satisfaire les dirigeants de la BRVM, dont la relance de l’activité sur le marché primaire est l’une des priorités affichées depuis plus d’un an.
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