Deux en un à Alger

Publié le 29 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

La capitale algérienne a abrité, les 23 et 24 novembre, un double sommet du Nepad (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique). Porté à bout de bras par quatre chefs d’État, l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, le Nigérian Olusegun Obasanjo, le Sénégalais Abdoulaye Wade et le Sud-Africain Thabo Mbeki, le Nepad, lancé en 2002 à Maputo, n’est pas tant une stratégie de développement ou un cadre de concertation destiné à trouver des financements pour les grands chantiers qu’un processus africain visant à convaincre les partenaires et les bailleurs de fonds que le continent ne saurait rester en marge de la mondialisation.

L’approche est pragmatique : si les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique demeurent modestes, c’est à cause de l’instabilité politique, de la mauvaise gouvernance et de la corruption. Or le Nepad est porteur d’une innovation sans nulle autre pareille : le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). L’Afrique a donc décidé de se prendre en charge et de faire en sorte que ces arguments ne lui soient plus opposés. Par une démarche volontariste, les chefs d’État ayant adhéré au MAEP soumettent leur gestion des affaires publiques à l’appréciation d’un panel d’experts africains indépendants qui ont toute latitude pour évaluer la pratique démocratique, le degré d’ouverture vers la société civile, les relations entre partenaires sociaux, l’état de la presse, de l’université ou encore de la justice.
Après Kigali, en février 2004, Alger a abrité le second forum consacré au MAEP. Quatre gouvernements (Ghana, Kenya, Maurice, Rwanda) se sont pliés à l’exercice. Un rapport a été soumis aux experts qui livreront leur verdict au cours du premier trimestre 2005. Les quatre pays s’engagent à communiquer au panel toute information qu’il jugera utile à l’élaboration de son enquête. Les résultats seront soumis au troisième forum prévu en avril 2005 au Caire.

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Le second volet du sommet d’Alger a été consacré au bilan du Nepad. Contestée par une partie de l’intelligentsia et de l’opinion africaines, l’initiative avait reçu un coup dur à Johannesburg, en septembre 2004, quand l’un de ses instigateurs, le président Wade, avait déploré l’absence de résultats tangibles. Ses pairs algérien, nigérian et sud-africain ont tenté d’atténuer le propos en mettant en valeur quelques performances récentes (une croissance moyenne de 4 %, le nombre de conflits ramené de 19 à 3) et la disponibilité affichée par le G8 et les institutions financières internationales. « La Banque africaine de développement, annonce Obasanjo, s’est engagée à trouver des financements pour 120 projets d’infrastructure à hauteur de 8 milliards de dollars, ce n’est pas rien. »
Autre succès de la rencontre d’Alger : le retour remarqué de l’Égypte dans les assises africaines. Le président Hosni Moubarak a été très actif lors du double sommet d’Alger. Sa dernière participation à une Conférence africaine à l’étranger remonte à… 1999. Il s’est engagé à financer le MAEP à hauteur de 1 million de dollars, autant que l’Algérie, le Nigeria et l’Afrique du Sud.

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