Alpha Blondy
Le rasta de Cocody.
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Que n’a-t-on écrit sur Alpha Blondy ! Depuis 1983, date de sortie de son premier album Jah Jah Glory, que n’a-t-on commenté ses valses hésitations, ses coups d’éclat, traqué ses multiples contradictions ! Et‑si cette incohérence n’avait pour seule « grille de lecture » que sa naissance ?
Alpha est né en 1953, de père inconnu, plus ou moins abandonné sur une décharge publique dans un bois des environs d’Abidjan ! Il ne sait pas d’où il vient, il ne sait donc pas où il va. Ou, plutôt, et ses huit albums le démontrent, il sait où il ne veut pas se rendre : à Babylone. Comment dès lors s’étonner de son « coup de foudre » pour le rastafarisme et son corollaire, le reggae, qu’il découvre en 1974, lors de son séjour d’étudiant aux États-Unis ?
Le message a été parfaitement reçu par le grand public. Avec des millions de disques vendus et des tubes à foison, Apha Blondy est l’une des grandes stars africaines. Il est vrai qu’en faisant appel au‑reggae, esperanto musical de la jeunesse planétaire, sa tâche a été grandement facilitée.
Mais c’est la terrible lucidité de ses textes qui emporte l’adhésion des foules. L’auteur-compositeur ivoirien, sorte de Fela à la mode rasta, n’hésite pas à évoquer les excès policiers (« Brigadier Sabari »), l’horreur des guerres civiles (« Liberia ») ou les errements de la technologie (« Science sans conscience »). Lucidité d’un fou ? Peut-être… Que n’a-t-on dit sur ses louanges du président Houphouët-Boigny, devenu dans sa bouche Jah Houphouët, père de l’unité nationale ! Pourtant, nul doute que certaines chansons, comme « Multipartisme » (« Multipartisme, c’est pas tribalisme »), doivent éveiller aujourd’hui d’étranges résonances chez le mélomane ivoirien…
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