Vote des Burkinabè de l’étranger : le code électoral controversé a été adopté

Sans surprise, le projet de loi controversé visant à modifier le code électoral de 2015, devant statuer sur les conditions de vote des Burkinabè de l’extérieur, notamment pour la présidentielle de 2020, a été voté par l’Assemblée ce 30 juillet. L’opposition a, elle, appliqué la politique de la chaise vide.

Le décompte des voix lors de la présidentielle du dimanche 29 novembre 2015 dans un bureau de vote à Ouagadougou. © Theo Renaut/AP/SIPA

Le décompte des voix lors de la présidentielle du dimanche 29 novembre 2015 dans un bureau de vote à Ouagadougou. © Theo Renaut/AP/SIPA

Publié le 31 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

Les divergences prononcées et la proposition de l’opposition de reporter le vote du code électoral n’ont pas suffi à stopper l’adoption du projet de loi introduit mi-juillet par le gouvernement et soutenu ardemment par la majorité.

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Les deux points polémiques, à savoir les pièces à fournir et les lieux de vote à l’étranger, n’ont pas évolué. Ils ne pourront ainsi pas voter à l’étranger avec une carte consulaire, mais uniquement avec un passeport ou une Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). Et ce dans les ambassades et consulats généraux.

Nous sommes habitués au boycott de l’opposition et l’avions prévu », indique Lassina Ouattara

Les groupes parlementaires d’opposition ont décidé le 30 juillet de bouder leurs sièges à la suite d’un discours de dénonciation dans lequel ils appelaient au boycott. Pour autant, la loi sur la modification du code électoral a été adoptée par une majorité présidentielle fière. « Nous sommes habitués à cette attitude, et l’avions prévue, s’exclame Lassina Ouattara, président du groupe parlementaire Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir. L’opposition est constamment dans une posture insurrectionnelle. Or, on ne peut pas aller d’insurrection en insurrection. Ce code électoral est un premier pas qu’il faut saluer. »

Boycott de l’opposition

La position de l’opposition n’aura pas bougé d’un trait. Au contraire, celle-ci évoque une « incompréhension de l’attitude du gouvernement » car la CNIB « n’est pas reconnue en Côte d’Ivoire », notamment. Autre problème, selon l’opposition : la carte consulaire biométrique. « Sur le total des cartes consulaires délivrées, on nous dit que seulement 5 000 ne sont pas biométriques. Pourquoi ne pas toutes les sécuriser de la même manière ? C’est pourtant la seule pièce reconnue par les autorités ivoiriennes sur recommandation de l’État burkinabè, souligne Moussa Zerbo, député de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Alors pourquoi ne pas l’utiliser pour voter ? », interroge-t-il.

« Pour des raisons électoralistes, nous risquons de mettre nos citoyens dans des difficultés après ces élections », reprend-il. Concernant les lieux de vote, l’opposition estime que « voyager loin pour exercer son droit de vote peut démotiver. »

Côté majorité, on défend le but de vouloir rendre le fichier électoral plus sûr en restreignant les votes à la CNIB et au passeport, délivrés par l’Office national d’identification (ONI). « Nous avons recommandé au gouvernement de lancer une campagne pour délivrer ces pièces en vue des élections », souligne Lassina Ouattara, qui juge également que pour une première, limiter les élections aux ambassades et consulats est un choix judicieux.

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Un vote déjà reporté deux fois

En 2010 et en 2015, des mésententes avaient conduit au report du vote des Burkinabè de l’extérieur. Le passage du projet de loi sur le code électoral et les tractations entre gouvernement, opposition et majorité présagent-ils une répétition de l’histoire ?

L’opposition ne compte pas permettre l’« écartement du bonne partie des Burkinabè de l’extérieur ». Elle prévoit d’annoncer certaines mesures dès ce 31 juillet, depuis le siège du chef de file de l’opposition.

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