Présidentielle au Mali : ce que les 2 000 observateurs du Pool citoyen malien ont constaté

Le Pool d’observation citoyenne du Mali (Pocim) a livré lundi les constatations des 2 000 observateurs déployés dans tout le pays lors du scrutin du premier tour de la présidentielle. Indisponibilité des cartes d’électeurs, bureaux fermés, problèmes sécuritaires… Ibrahima Sangho, chef de la mission, revient en détail sur leurs constatations.

Début du dépouillement dans un bureau de vote à Bamako, dimanche 29 juillet. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Début du dépouillement dans un bureau de vote à Bamako, dimanche 29 juillet. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Aïssatou Diallo.

Publié le 30 juillet 2018 Lecture : 5 minutes.

Le palais de Koulouba, residence officielle et bureau du président de la République du Mali, Bamako, novembre 2017. © Vincent Fournier /JA/REA.
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Le Pool d’observation citoyenne du Mali (Pocim) a déployé plus de 2 000 observateurs, dimanche, lors du premier tour du scrutin présidentiel. C’est la plus grande mission d’observation. À titre de comparaison, la Mission d’observation de l’Union européenne dirigée par l’ex-ministre italienne Cécile Kyenge en avait déployé un peu plus d’une centaine.

Le Pocim regroupe l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (Observatoire), le Groupe Pivot/Droit et Citoyenneté de la Femme (GP/DCF), le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ), les Volontaires pour le Mali (VPM) et l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD-Mali). Ses agents ont couvert 10% des bureaux de vote sur l’ensemble des cercles du pays.

Outre les irrégularités et incidents notés à Bamako et dans le centre du pays, les observateurs du Pocim ont également attiré l’attention des autorités et des structures organisatrices de l’élection, tout au long de la journée de dimanche, dès qu’ils identifiaient des irrégularités. Au lendemain du vote, Ibrahima Sangho, chef de la mission, détaille à Jeune Afrique les incidents qui ont émaillé ce scrutin et les difficultés rencontrées par les observateurs sur le terrain.

Jeune Afrique : Comment le Pocim a-t-il travaillé pour collecter les informations, le jour du vote ?

Ibrahima Sangho : Nous avons mis en place un dispositif qui fonctionne avec trois chambres. Les observateurs sur place faisaient remonter les informations par SMS à la chambre technique, en se basant sur une grille codifiée.

Elles étaient ensuite remontées à la chambre d’analyse, qui regroupe les analystes politiques, les spécialistes sur les questions de genre et de handicap et les experts en matière électorale et juridique.

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Cette chambre fournissait ensuite un rapport à la chambre politique, qui faisait des communiqués et intervenait directement auprès des différents acteurs organisateurs de l’élection, lorsque nous constations des irrégularités que ce soit par rapport aux ouvertures des bureaux de vote, au déroulement du scrutin, à la disponibilité des cartes d’électeurs ou encore lors du dépouillement.

Quelles sont les incidents et irrégularités que vos équipes ont constaté ?

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Dans l’ensemble, sur les bureaux de vote couverts par le Pocim, les opérations de vote se sont déroulées de manière satisfaisante. Mais à Bamako, surtout, nous avons constaté que contrairement à ce que dit la loi, les cartes d’électeurs n’étaient pas disponibles dans l’ensemble des bureaux pour ceux qui n’ont pas pu les retirer plus tôt. Et parfois, même si elles étaient disponibles dans les bureaux de vote, on refusait de les donner aux électeurs.

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