Banque mondiale : Makhtar Diop mis en retrait de la vice-présidence Afrique
Makhtar Diop n’est plus le vice-président Afrique de la Banque mondiale. Affecté au poste de vice-président et conseiller spécial auprès de la directrice générale, l’ancien ministre des Finances du Sénégal « souhaite évaluer ses opportunités professionnelles », dont le prolongement se situe peut-être du côté d’Abidjan, à la tête de la BAD.
![Makhtar Diop a été ministre des Finances du Sénégal entre 2000 et 2001. © Vincent Fournier/JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/10/06/Makhtar-Diop_VFJA.jpg)
Makhtar Diop a été ministre des Finances du Sénégal entre 2000 et 2001. © Vincent Fournier/JA
Ce n’est pas un blâme, ni une sanction, essaie de désamorcer une source proche du dossier. Juste une mise au clair, qui sonne pourtant comme un sacré rappel à l’ordre. Depuis début octobre, Makhtar Diop n’exerce plus la fonction de vice-président Afrique de la banque mondiale, poste qu’il occupait depuis mai 2012, premier francophone nommé à cette position.
Évaluer ses opportunités
Dans une note interne parvenue à Jeune Afrique, Sri Mulyani Indrawati, directrice générale et directrice des opérations, annonce « l’affectation temporaire de Makhtar Diop au poste de vice-président et conseiller spécial à [ses] côtés et au sein de l’équipe de direction du Groupe de la Banque mondiale », l’intéressé souhaitant « évaluer ses opportunités professionnelles ».
La Banque mondiale devrait nommer un vice-président Afrique intérimaire dans une dizaine de jours.
Au vrai, l’institution internationale veut prévenir tout conflit d’intérêt. En effet, Makhtar Diop est pressenti comme le candidat du Sénégal à la succession de Donald Kaberuka – dont le mandat à la tête de la Banque africaine de développement s’achève en 2015.
>>> Voir également : Donald Kaberuka à l’heure du bilan
Aussi, les déplacements et les prises de position en Afrique de l’ancien ministre des Finances d’Abdoulaye Wade – réalisées au nom de la Banque mondiale – auraient pu être interprétées comme étant celles d’un candidat et remettre en question l’impartialité de l’institution internationale, qui s’apprête justement à recevoir les délégations des pays-membres lors des assemblées annuelles prévues du 10 au 12 octobre prochains.
Dans la note interne datée du 1er octobre,Sri Mulyani Indrawati indique qu’elle supervisera « la gestion de la région Afrique, coordonne[ra] le travail avec nos clients et employés et préside[ra] les réunions bilatérales avec les délégations africaines ».
Personnalité respectée
Un « remplacement » qui ne devrait durer qu’une dizaine de jours environ, avant que la Banque mondiale ne désigne un vice-président Afrique intérimaire. L’institution basée à Washington laisse d’ailleurs à Makhtar Diop le soin d’évaluer ses options y compris celle de « son retour au poste de vice-président de la Région Afrique », souligne Sri Mulyani Indrawati dans son communiqué interne.
>>> Lire aussi : Makhtar Diop : « l’enseignement scientifique a été trop longtemps délaissé en Afrique »
« Makhtar Diop est une personnalité respectée sur les grandes questions liées aux défis de développement du continent », affirme Sri Mulyani Indrawati, qui rappelle que « sous son leadership », les activités en Afrique de l’institution internationale ont obtenu des « résultats impressionnants », qu’il s’agisse « du déploiement plus efficaces de nos programmes en passant par la gestion de crises majeures telles que l’épidémie actuelle d’Ebola […] un engagement financier sans précédent pendant l’exercice 2014, un niveau de décaissement record [et] un travail analytique de haut niveau ».
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