Sénégal – Affaire Khalifa Sall : le jugement en appel sera rendu le 30 août
La Cour d’appel de Dakar rendra son jugement le 30 août dans l’affaire Khalifa Sall. Le maire de la capitale, qui a récemment fait part de sa candidature à l’élection présidentielle, avait été condamné en première instance pour détournement de fonds publics.
« Les dernières plaidoiries se sont achevées lundi et le jugement sera connu le 30 août », confirme à Jeune Afrique Me Khoureisi Ba, l’un des avocats de Khalifa Sall, dont la défense a décidé de bouder la fin du procès pour protester contre « la violation de (leurs) droits ». Le procureur de la Cour d’appel de Dakar, Lansana Diabé, a requis pour sa part lundi la confirmation de la peine prononcée en première instance – soit cinq ans de prison et une amende de 7 622 euros – à l’encontre de Khalifa Sall.
Candidat à la présidentielle
L’édile de la capitale a annoncé publiquement le 26 juillet sa candidature à l’élection présidentielle. Un scrutin auquel il reste éligible tant que l’ensemble de ses recours – devant la Cour d’appel et, éventuellement, la Cour suprême – ne sont pas épuisés.
Opposant au président Macky Sall, Khalifa Sall est un ancien frondeur du Parti socialiste (PS), qui l’a exclu fin 2017 pour « indiscipline ». Membre de la coalition au pouvoir, le PS a annoncé pendant le week-end son soutien à l’actuel président en vue du scrutin de février 2019.
En détention depuis mars 2017, le maire de Dakar a été condamné en première instance dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Une condamnation qualifiée de « politique » par Khalifa Sall et ses soutiens, qui estiment que les poursuites judiciaires à son encontre visent à l’empêcher de se présenter contre Macky Sall.
Une détention jugée « arbitraire »
Au cours du procès en appel, la défense du maire de Dakar a reproché à la justice sénégalaise de ne pas appliquer un arrêt rendu le 29 juin par une Cour de la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Cette juridiction a considéré que les droits du maire de Dakar, notamment à la présomption d’innocence et à un procès équitable, « ont été violés » et a jugé « arbitraire » sa détention entre la validation en août 2017 de son élection comme député et la levée de son immunité parlementaire, en novembre.
Selon la défense, cet arrêt aurait dû s’imposer à la justice sénégalaise et annuler la condamnation. Elle avait présenté, sur la base de cette décision, une demande de « libération » du maire, rejetée par le tribunal.
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