Afrique du Sud : l’ANC veut amender la Constitution pour accélérer la réforme agraire

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé que l’ANC allait chercher à modifier la Constitution afin d’accélérer l’expropriation sans compensation et la redistribution des terres – majoritairement contrôlées par les fermiers blancs -, au profit de la population noire et pauvre du pays.

Cyril Ramaphosa, président de l’ANC, le 20 décembre 2017 à une conférence du Congrès à Johannesburg. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Cyril Ramaphosa, président de l’ANC, le 20 décembre 2017 à une conférence du Congrès à Johannesburg. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Publié le 1 août 2018 Lecture : 1 minute.

« L’ANC [Congrès national africain, au pouvoir] va finaliser, via le processus parlementaire, une proposition d’amendement à la Constitution qui décrit de façon plus claire les conditions dans lesquelles l’expropriation des terres sans dédommagement peut être effectuée », a déclaré le 31 juillet Cyril Ramaphosa, lors d’une une allocution télévisée, précisant que ce changement pourrait « débloquer la croissance économique ».

« Il est devenu évident que notre peuple veut que la Constitution soit plus explicite à propos de l’expropriation des terres sans dédommagement », a expliqué le président sud-africain.

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Les fermiers blancs contrôlent 73 % des terres arables

Vingt-quatre ans après la fin de l’apartheid, les fermiers blancs contrôlent 73 % des terres arables. Ce sont ces terres, figurant parmi les plus productives d’Afrique du Sud, qui pourraient être saisies de force et transférées à la population noire.

Jusqu’à présent, le gouvernement sud-africain avait poursuivi une politique de consentement entre l’acheteur et le vendeur pour permettre le transfert des terres. Mais en février, les législateurs ont voté en faveur de la création d’une commission chargée de réécrire la Constitution pour permettre les transferts forcés de terres sans compensation.

Des parallèles avec les réformes effectuées au Zimbabwe

Certaines critiques établissent des parallèles avec les réformes désastreuses effectuées au Zimbabwe. D’autres évoquent des raisons électorales, l’ANC visant à gagner des voix avant les élections l’année prochaine.

Mais pour Cyril Ramaphosa, « l’intention de cet amendement est de promouvoir la réparation, de faire progresser le développement économique et d’accroître la production agricole et la sécurité alimentaire ».

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L’ANC ne dispose pas à lui seul de la majorité parlementaire des deux tiers nécessaires pour amender la Constitution. Mais il pourrait le faire avec le soutien de l’EFF (Combattants pour la liberté économique, en français), le parti de gauche radicale dirigé par Julius Malema.

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