Décollage en douceur
Pour encourageants qu’ils soient, les résultats de la compagnie helvétique n’ont pas dissipé toutes les craintes.
Publié le 29 novembre 2004 Lecture : 1 minute.
Née en 2002 sur les décombres de Swissair, Swiss International Airlines annonce ses premiers bénéfices depuis sa création. La compagnie aérienne a dégagé, au troisième trimestre 2004, un résultat d’exploitation de 20 millions de francs suisses (13,2 millions d’euros ; 1 franc suisse = 0,66 euro), qui aboutit à un bénéfice net de 16 millions.
Malgré l’incroyable progression par rapport à la période janvier-septembre 2003 – l’entreprise avait enregistré une perte de 62 millions de francs suisses -, le directeur général, Christoph Franz, a indiqué que ces résultats restaient insuffisants dans un contexte de forte hausse des coûts du kérosène. La flambée du carburant a effectivement grevé le budget de 35 millions de francs suisses environ. Autre motif d’insatisfaction pour Christoph Franz, aux commandes depuis quatre mois : le troisième trimestre est « traditionnellement le plus rémunérateur de l’année [et il] n’atteint pas les prévisions ». Sans compter que les ventes ont également chuté pour plafonner à 927 millions de francs suisses, contre plus de 1 milliard en 2003, à cause notamment d’une reconfiguration de la compagnie dont le réseau a été fortement réduit.
Depuis avril 2002, trois plans de restructuration lui ont été imposés. Un tiers du personnel a été licencié ; la flotte est passée de 135 à 80 avions ; et les dessertes sont désormais au nombre de 75, contre 125 du temps de Swissair. Même si ce premier résultat positif « confirme, selon le nouveau directeur, le bien-fondé de la stratégie poursuivie », le chemin vers le décollage reste encore « abrupt et rocailleux ».
D’ailleurs, selon la Banque cantonale de Zurich, Swiss a une espérance de vie de deux ans maximum. Nombre d’analystes considèrent en effet que la compagnie aurait besoin de plus de liquidités et, surtout, d’un partenariat solide au sein d’une alliance aérienne.
