Gabon : le principal syndicat appelle à une manifestation contre les mesures d’austérité
La plus grande centrale syndicale du Gabon, Dynamique unitaire, appelle à une « grande marche » le 13 août, et se dit prête à engager le bras de fer avec le gouvernement pour s’opposer aux dispositions adoptées fin juin pour réduire le train de vie de l’État.
« Le mois d’août va être chaud à Libreville », annonce d’entrée Jean-Rémi Yama, président de Dynamique unitaire. La centrale syndicale, réunie en assemblée générale jeudi après midi à Libreville, a appelé « tous les travailleurs » à se joindre, lundi 13 août, à « une grande marche » contre les mesures annoncées fin juin pour diminuer le coût du fonctionnement de l’État.
« Nous avions dès le début exclu l’idée de faire grève, ça ne marche pas. Le principe désormais, c’est de prendre la rue, d’engager le bras de fer. Nous avons sollicité le gouvernement pour une rencontre, sans succès, donc nous passons à la vitesse supérieure », explique Jean-Rémi Yama.
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Dans un contexte économique délicat, le gouvernement a annoncé fin juin une série de mesures d’économie, parmi lesquelles la réduction des effectifs des cabinets ministériels, la mise au bon de caisse de l’ensemble des personnels de l’État afin de s’assurer de la présence effective des agents, la baisse des revenus des agents publics et des effectifs dans les principales institutions ainsi que le gel des recrutements pendant trois ans.
Pour Jean-Rémi Yama ces mesures – dont certaines ne sont que « décoratives », estime-t-il – vont surtout « précariser les agents publics ». « Nous ne payerons pas pour le excès de ce gouvernement », menace-t-il.
« Le Gabon n’est pas en crise »
Ces décisions étaient intervenues à l’issue d’une visite d’une équipe du Fonds monétaire international (FMI). L’institution de Bretton Woods s’est dite « préoccupée par la faiblesse des résultats du programme [de relance économique], les dérapages budgétaires substantiels et les progrès décevants des réformes structurelles ». Malgré une performance économique jugée « mitigée », le FMI a cependant annoncé mercredi l’octroi de 100,2 millions de dollars au Gabon dans le cadre d’un prêt triennal consenti l’année dernière.
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« Les objectifs fixés par le FMI n’étaient pas remplis, donc le gouvernement a réagi avec des mesures qui ne sont que des effets d’annonce », estime Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, l’un des responsable du parti d’opposition Union nationale. D’autres formations d’opposition, comme le Rassemblement Héritage et Modernité d’Alexandre Barro Chambrier, ont appelé à soutenir la démarche des syndicalistes.
Du côté du gouvernement on se refuse à parler « d’austérité ». « Le but est d’assurer le bien-être de la population » affirmait ainsi à Jeune Afrique, début juillet, Jean-Fidèle Otandault, le ministre du Budget. « Le Gabon n’est pas à l’heure de l’austérité car le Gabon n’est pas en crise. Nous avons pris l’engagement de redresser les comptes publics tout en préservant les acquis sociaux », avait-il insisté.
L’État gabonais, qui compte plus de 105 000 fonctionnaires, vise à faire passer la masse salariale du public en dessous de 500 milliards de FCFA (762 millions d’euros) par an contre 720 milliards de FCFA (1,1 milliard d’euros) par an en 2017.
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