Tunisie 2004 : le sort en est jeté

Le succès de la prochaine Coupe d’Afrique des nations, en janvier et février prochains, dépendra pour beaucoup des performances de la sélection locale.

Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 3 minutes.

Les cérémonies de tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) se suivent tous les deux ans et se ressemblent. Un décor de théâtre, un parterre de ministres, de responsables politiques, de décideurs sportifs et de « marchands du stade », une escouade d’invités, une foule de journalistes, une nuée de caméras et de paparazzi et un animateur tout en austérité – Mustapha Fahmy, le secrétaire général de la Confédération africaine de football – entouré de jolies présentatrices. À quoi il convient d’ajouter une pincée de folklore local, deux ou trois footballeurs à la retraite et quelques « sorciers blancs ». Après les discours convenus et un court exposé pédagogique, histoire d’aider l’assistance à saisir les modalités de l’opération, c’est la valse des boules multicolores du… destin.
Le tirage au sort de la CAN 2004, organisé le 20 septembre dernier dans un palace de la banlieue de Tunis, n’a pas échappé à la tradition. Il fallait d’abord répartir en quatre poules les seize finalistes de l’épreuve avant d’établir le calendrier et de désigner les sites devant abriter les trente-deux matchs au programme.
Les organisateurs tunisiens ont choisi cinq villes d’accueil : Tunis (stade du 7-Novembre à Radès et stade olympique d’el-Menzah), Bizerte (stade du 15-Octobre), Monastir (stade Salah-Ben-Jannet), Sfax (stade Taïeb-M’hiri) et Sousse (Stade olympique). Rénovées à raison d’une enveloppe de 17,45 millions d’euros, ces enceintes sportives offrent un total de 192 000 places.
Parmi les seize concurrents figurent les cinq derniers représentants de l’Afrique à la Coupe du monde Corée-Japon 2002, à savoir le Sénégal, le Cameroun, l’Afrique du Sud, le Nigeria et la Tunisie. Assurés de ne pas se rencontrer lors du premier tour de la compétition, quatre d’entre eux ont été désignés comme têtes de série. Quant aux trois pays dont c’est la première participation à une phase finale de la Coupe d’Afrique (Bénin, Rwanda et Zimbabwe), ils se retrouvent eux aussi chacun dans un groupe différent.
Un seul vrai moment de suspense au cours de la cérémonie : quelle équipe devra affronter la Tunisie en match d’ouverture le 24 janvier ? Abdelmajid Chetali, entraîneur de la sélection tunisienne lors du Mondial 1978, tira le Rwanda, un adversaire qui, même s’il a sorti cette année le Black Star du Ghana, a, par le passé, toujours été dominé par les footballeurs tunisiens. Ceux-ci seront aussi opposés le 28 janvier aux Simbas de la République démocratique du Congo et, le 1er février, au Syli de Guinée. Trois obstacles à leur portée, sauf accident, d’autant que les troupes de Roger Lemerre, l’ancien coach de l’équipe de France, seront les seules abonnées à la pelouse du stade du 7-Novembre. Des tarifs d’entrée alléchants seront proposés aux supporteurs tunisiens afin qu’ils affluent en masse à Radès pour soutenir leurs favoris.
Le public local sera d’autant plus sollicité que, du 24 janvier au 4 février, on jouera chaque jour. Deux matchs quotidiens auront même lieu les 2, 3 et 4 février !
Les Lions du Sénégal, qui se produiront à el-Menzah et à Bizerte, devront confirmer leur suprématie régionale aux dépens des Aigles maliens et des Étalons burkinabè. Les Lions indomptables du Cameroun, champions en titre, navigueront entre Sousse, Sfax et Monastir et en découdront avec deux formations nord-africaines qui leur ont souvent posé des problèmes : l’Algérie et l’Égypte. Les Super Eagles du Nigeria ne seront pas à la fête face aux Bafana Bafana sud-africains et aux Marocains. Et sans doute devront-ils se méfier de leurs voisins, les Écureuils du Bénin, tombeurs de la Zambie.
Outre Lemerre, quatre entraîneurs français seront en piste en Tunisie : Guy Stephan (Sénégal), Henri Stambouli (Mali), Michel Dussuyer (Guinée) et Jean-Paul Rabier (Burkina Faso). Dans la liste des « sorciers blancs », on trouve aussi l’Allemand Winfrid Schaffer (Cameroun) et le Yougoslave Ratomir Dujkovic (Rwanda). Dans le camp des techniciens nationaux, citons Rabah Saadane (Algérie), Badou Ezzaki (Maroc), Christian Chukwu (Nigeria), « sir » Cecil Jones Attuquayefio (Bénin), Sunday Marimo (Zimbabwe), Jacob « Ghost » Mulee (Kenya), Mohsen Saleh (Égypte) et Shake Mashaba (Afrique du Sud).
Les organisateurs tunisiens, qui avaient déjà eu en charge l’édition 1994, se font une obligation de réussir la XXIVe CAN, d’autant que leur pays est, conjointement avec la Libye, candidat à l’accueil de la Coupe du monde 2010. Reste que le succès de Tunisie 2004 dépendra des performances de la sélection locale et du taux de remplissage des stades.

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