Tunisair face à la compétition

Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 3 minutes.

Suite à votre dernier article sur Tunisair (paru dans le n° 2222-2223) et dans le souci d’apporter un complément d’information à nos lecteurs communs (J.A.I. étant distribué sur nos lignes depuis fort longtemps), nous voudrions préciser les points suivants :
– Le programme de restructuration de Tunisair, approuvé par le gouvernement, a été élaboré pour garantir la pérennité de la compagnie nationale appelée à passer à court terme le redoutable cap de la libéralisation du transport aérien.
– Ce programme a été avalisé, après une session exceptionnelle de négociation, par les organes représentatifs de tous les métiers de la compagnie. Ces derniers ont expertisé tous les chiffres et données présentés par la direction générale, dont particulièrement les prévisions financières à cinq ans, coétablies par le commissaire aux comptes de la société. Ces simulations ont démontré la gravité de la situation en l’absence d’un re-engineering radical de Tunisair (déficit cumulé de 200 millions de dinars pour la période 2003-2006) et la nécessité vitale de retrouver des ratios de compétitivité conformes aux standards de l’industrie. L’objectif est l’ajustement structurel de Tunisair et le rattrapage de sa capacité concurrentielle, visées parfaitement comprises par les partenaires sociaux, dont nous louons au passage le sens de la responsabilité et l’attachement au devenir de leur société.
– Le contenu de cette restructuration, déjà initiée, se base sur un modèle adapté aux spécificités de l’environnement de Tunisair. Il comporte trois volets :
1- Une réorganisation en holding par le biais de l’externalisation maîtrisée des activités annexes (maintenance, handling, systèmes d’information, ventes à bord, etc.), en vue d’une amélioration de la productivité et de la réduction de coûts. Pour toutes ces activités, la démarche privilégiée par Tunisair pour la sélection des partenaires leaders se base sur l’appel à manifestation d’intérêt doublé de la garantie d’apport de portefeuille de clientèle tierce. C’est notamment le cas de l’activité de maintenance, actuellement objet de quatre offres de partenariat provenant de sociétés de renommée internationale, toutes en cours d’évaluation par la compagnie. Il reste entendu que la compagnie prendra toutes les précautions nécessaires à la préservation de ses intérêts et ne s’engagera dans ces partenariats que si la rentabilité des projets pour Tunisair est dûment prouvée.
2- Un programme de compression des dépenses, conjugué à une réduction significative des effectifs jusqu’à atteindre les meilleures normes internationales (ratios de productivité passant de 240 agents par avion à près de 150 agents par avion, etc.), et ce en recourant, en premier lieu, au volontariat pour un départ anticipé ou en préretraite (1 000 inscrits à ce jour).
3- Le développement d’une nouvelle stratégie commerciale à moyen terme, avec l’aide d’un bureau de consultant d’envergure internationale, afin de pouvoir choisir parmi les options classiques qui se présentent à toutes les compagnies, à savoir le recentrage du réseau, l’intégration à une alliance (et si oui laquelle), la séparation des activités « vols réguliers » et « charters » (et absolument pas le désengagement), etc.
Opérateur économique majeur, Tunisair sera, à l’issue de cette restructuration, dotée d’une compétitivité satisfaisante, ainsi que d’un mode de gestion plus efficient, délimitant clairement les attributs du service public par rapport aux impératifs de société commerciale. Un protocole de coopération, associant Tunisair aux autres compagnies privées tunisiennes, a été établi en 2002. Il permet à tous d’en tirer avantage. Loin d’empiéter sur les parts de marché de Tunisair, ces autres compagnies tunisiennes contribuent à la création d’une dynamique sur la Tunisie. Ainsi, la part de marché de Tunisair est passée de 38,1 % du trafic total en 2000 à 38,9 % en 2001 et à 41,8 % en 2002. Sur le charter, où plus de quatre-vingts compagnies étrangères sont en concurrence avec le pavillon national, Tunisair a vu sa part de marché progresser à 30,6 % en 2002, contre 27,3 % en 2000.

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